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(7ème) Art de l’indépendance

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Un vent de liberté et d’audace venu des quatre coins du monde gonfle les toiles bordelaises : voici venu la seconde édition du FIFIB, le petit festival ciné qui monte et qui a déjà tout d’un grand.

C’est bien peu de dire que la CUB est ouverte à tous les cinémas. Entre le Jean Eustache de Pessac, l’Utopia ou l’UGC à Bordeaux, le festival à Bègles – sans oublier les initiatives de passionnés du 7ème art comme les Kino Sessions - le cinéma d’art et d’essai et les films indépendants ont leur place. Allez savoir si c’est pour ça, mais c’est sur le territoire bordelais qu’est sorti de l’œuf, en 2012, un petit nouveau dans le monde des festivals de ciné, le FIFIB. Quesaco ? Le Festival International du Film Indépendant de Bordeaux. International, oui, car le festival revendique ouverture et cosmopolitisme pour fers de lance. La première édition avait tissé sa toile autour du thème de la jeunesse, cette seconde a souhaité, selon Léo Soésanto, chroniqueur ciné pour les Inrocks, membre du comité de sélection cannois et directeur artistique du FIFIB, réaliser « une opération portes ouvertes, en choisissant pour thème la notion de frontière, dans tous les sens du terme. »

TALENT SANS FRONTIERE

Rendre perméable les frontières donc, voilà un objectif avoué. Les frontières géographiques, d’abord, avec une volonté de « faire sortir le cinéma de sa zone de confort », en projetant des films tournés par leurs réalisateurs loin de leur terre natale, avec des acteurs de diverses nationalités. Des films issus de pays aussi variés que l’Australie, le Canada, la Tunisie, le Japon et la Grèce – qui seront l’objet de focus dédiés - ou la Russie, entre autres. Preuve ultime de cette ouverture sur le monde, un seul des huit longs métrages en compétition est 100% français. Et nous vend par ailleurs du rêve avec au casting Bernard Menez et Vincent Macaigne, nouveau chouchou du cinéma indé, repéré à Cannes cette année dans La Bataille de Solferino (actuellement sur les écrans).Mais il n’y a pas que les frontières des pays que le FIFIB dynamite. Celles de genres également, puisque on retrouve à la programmation hors les huit long métrages, quatorze courts métrages en compétition officielle, parmi lesquels films d’animation et de genre cohabitent gaiement. Une programmation jeunesse a aussi été concoctée pour les cinéphiles en herbe. Cette programmation vise des publics réputés sensibles et s’engage dans une lutte pour la mixité sociale et l’accès à la culture cinématographique.

MASTER(S) AND COMMANDER(S)
Enfin, le fossé des générations et des courants cinématographiques sera comblé par le programme versus, nouveauté de cette édition, qui confronte les cinémas d’Abel Ferrara et de Pier Paolo Pasolini, à travers projections et master class menées par Ferrara. D’autres débats et présentations seront menées autour des films par les équipes qui les ont concoctés, car le festival ne mériterait pas d’être nommé comme tel sans les rencontres qui le jalonnent, dans les salles, au détour d’une rue, sur le village FIFIB cour Mably. Rencontres avec les acteurs, réalisateurs, membres de la team FIFIB, cinéphiles d’un jour ou de toujours, étoiles et monstres sacrés du cinéma. Côté talents étoilés, vous serez servi : Abdellatif Kechiche viendra présenter en séance d’ouverture son Adèle, dont la vie a été couronnée d’or à Cannes. Côté monstre sacré, satisfaction garantie avec Roman Polanski, qui fera honneur au focus construit autour de son cinéma en se déplaçant à Bordeaux pour évoquer ses films cultes projetés au cours de la semaine (Répulsion, Chinatown…) et répondre aux questions des curieux et des passionnés du 7ème Art. Une seule question demeure : What else ?

 

Publié le 24/09/2013 Auteur : Anaïs Rouyer

Festival International du Film Indépendant de Bordeaux : du 3 au 9 octobre à Bordeaux.


Mots clés : loisirs