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Bestiaire intemporel à Cassel

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Après l'Odyssée des animaux et son regard sur l'émergence de la peinture animalière chez les maîtres flamands, le second volet du bestiaire artistique proposé par le musée départemental de Flandre explore la représentation de l'animal chez les artistes belges contemporains.

Encore une fois, c'est tout le musée départemental de Flandre qui est investi par l'exposition, débordant des espaces consacrés aux accrochages temporaires pour transpirer au fil des différentes salles. Car ce qui intéresse Sandrine Vézilier-Dussart, conservatrice en chef du musée et commissaire de l'exposition c'est le dialogue entre les collections du musée et les œuvres modernes que présente l'exposition. Sans autre exigence que celle de provoquer la rencontre, le parcours invite donc (presque) sans cesse à faire dialoguer l'ancien et le moderne dans un jeu de symboles et d'influences qu'il appartient au visiteur de dénouer... ou pas. « L'art ne sert qu'à interroger le monde et à créer de l'émotion et de la réflexion chez le visiteur » rappelle la conservatrice.

 

De fait, les oeuvres de Jan Fabre, les propositions de Wim Delvoye, Thierry de Cordier, Koen Vanmechelen, Marie-Jo Lafontaine ou Berlinde de Bruyckere, disposées et confrontées aux collections du Musée de Flandre dévoilent des questionnements transversaux et résonnent fortement les unes avec les autres. Du singulier Trophy et des peaux de cochons tatouées de Wim Delvoye à la puissante oeuvre In Flanders Fields de Berlinde de Brucyckere qui fait admirablement écho à l'imposant tableau de Francis Tattegrain, l'accrochage crée un échange parfois discret, parfois plus puissant entre les créations contemporaines d'artistes vivants et des œuvres de maîtres datant de plusieurs siècles. Subtilement, le parcours dévoile la richesse de l'art contemporain flamand et la vitalité de ses artistes tout en mettant en lumière les liens forts qui unissent ces artistes modernes à leurs ancêtres. Un parcours également chargé de symboles que l'accrochage pointe finement et une scénographie qui suscite de nombreux échos, autant grâce à la juxtaposition des œuvres que par la force d'évocation née des créations modernes, aussi puissante que celle que génère les chefs d'oeuvre anciens. Peut-être moins abordable pour les plus jeunes, l'exposition s'apprécie cependant très bien pour le bestiaire décalé qu'elle propose, des portraits de Marie-Jo Lafontaine jusqu'aux hybrides de Koen Vanmechelen. Une jolie preuve que l'ancien et le moderne ont bien des choses à se dire.

Publié le 03/05/2017 Auteur : Guillaume B.

 

A poils et à plumes

 

Jusqu'au 9 juillet 2017

 

Musée de Flandre, 26 grand place à Cassel

 

03.59.73.45.60

 

http://museedeflandre.lenord.fr

 

Lire aussi notre article sur L'Odyssée des animaux

 


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