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Danser le monde

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Devenu un espace de référence en ce qui concerne la danse contemporaine, le festival Vivat la danse ! connaîtra sa 12ème incarnation à partir du 29 janvier. Discussion avec Eliane Dheygere, directrice du Vivat et programmatrice passionnée de ce rendez-vous.

Sortir : Quelles sont les lignes de force de la programmation du festival cette année ?

Eliane Dheygere :
Je les ai puisées dans la recréation de la pièce Parades and changes d'Anna Halprin, grande chorégraphe américaine qui a beaucoup compté dans l'émergence de la danse postmoderne. J'ai donc souhaité, dans le sillage de l'accueil de ce spectacle, revisiter l'histoire de la danse et interroger les questions de mémoire, de transmission et de filiation tout comme le lien entre la danse avec les arts plastiques ou la musique, et la transdisciplinarité en général, de plus en plus présente aujourd'hui.

 

Sortir  : D'où la forte présence d'Alain Buffard dans le festival ?

E. Dheygere :
Oui. Alain Buffard se situe dans la filiation de ce courant et il me paraissait important de voir quel pouvait être l'influence d'Halprin, Trisha Brown ou Merce Cunnigham sur les chorégraphes d'aujourd'hui. Du coup Alain Buffard est présent trois fois  : à la Rose des Vents, au Garage et au Vivat. C'est aussi pour nous l'occasion de renouer avec des artistes et faire confiance à ceux que nous accompagnons, comme la jeune Mylène Benoit (La chair du monde) qui se penche, dans son spectacle, sur la façon dont les images qui envahissent notre vie peuvent marquer nos corps. Julie Nioche (chorégraphe associée au Vivat NDLR) questionne pour sa part la mémoire des corps de femmes d'origines différentes tandis que Eszter Salamon (Magyar Tàncok) raconte ses années de danseuse traditionnelle hongroise. Quant à Mark Tompkins (Lulu), c'est un peu la mémoire collective autour du personnage de Wedekindt et Pabst qu'il donne à voir.

VIvatladanse09.jpgSortir : Lorsqu'on pense le contenu d'un festival comme Vivat la danse ! est-il toujours aisé de concilier exigence et ouverture ?

E. Dheygere :
Je veille toujours à ce que le festival, comparé au reste de la programmation du Vivat, reste le lieu de tous les risques artistiques et esthétiques. Le festival est reconnu parce qu'il donne à voir des univers singuliers, si ce n'était plus le cas, il n'aurait pas vraiment de raison d'être. Nous sommes là pour montrer ce que font les artistes après tout. Les choix y sont plus marqués, plus tranchés qu'au cours du reste de la saison mais je veille aussi à ce que nous portions une grande attention à l'accompagnement du public. La danse reste compliquée mais la perméabilité existe avec les autres disciplines. C'est vrai sur la scène et dans la salle, du coup, cela permet l'émergence d'une belle mixité.

Publié le 20/01/2009 Auteur : Guillaume B.

Vivat la danse !
Du 29 janvier au 4 février
Au Vivat, place Saint Vaast à Armentières (au Garage à Roubaix et à la Rose des Vents à Villeneuve d'Ascq le 30 janvier)
www.levivat.net
Tél.03.20.77.18.77


Mots clés : danse