expos

Débordante Belgique

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Dans le cadre de sa nouvelle exposition d'automne, le Fresnoy accueille jusqu'à la fin de l'année, une joyeux panorama de l'art contemporain belge. Un bon moyen de montrer la singularité artistique de nos voisins, autant que de mettre en avant leur rapport décomplexé à l'art.

Sous la conduite de Dominique Païni, le visiteur est invité à rencontrer tout un bestiaire de créatures et de créateurs représentant l'attachante originalité de la démarche artistique belge moderne. Accueilli par la singulière Cage for Galago Crassicaudata de Wesley Meuris, l'étonnante jungle de l'Alice In Wonderland de Marie-Jo Lafontaine ou l'humour noir du labyrinthe urbain du Spinnenkoppentheater de Jan Fabre, l'exposition cesse vite de cacher son jeu. En Belgique, faire de l'art peut être drôle autant que pertinent, ce que les artistes choisis par les commissaires illustrent à merveille. Trying to be James Ensor de Emilio Lopez Menchero, Le voyant aveugle IV de Leo Copers – l'artiste, lunettes noires sur le nez, 'visite' le Musée Royaux des Beaux-Arts de Bruxelles ou James Ensor à Ostende de Guillaume Bijl convoquent ainsi, sous forme de pied de nez, tout un patrimoine culturel qu'aucun artiste ne renie pourtant. Derrière l'inventivité profonde de cette scène belge moderne, c'est en effet une manière de regarder le monde qui se dessine.

Au-delà de l'humour, franc ou plus noir qui parsème les oeuvres (vidéos, photographies toiles ou installations), on se laisse emmener par cette déambulation un brin décalée mais toujours pertinente parmi les propositions d'artistes qui n'hésitent pas à payer de leur personne (Gwendoline Robin dans Pauvre Gwen et Autoportrait (explosion de la tête)), à détourner les classiques (Ceci n'est pas une pipe de Johan Muyle) ou prendre de singuliers chemins de traverse comme l'étonnant Autoportrait avec ma ville natale de Pol Pierart, Recording the light de Sophie Whettnall ou la boulimie visuelle de Tout vite, tout voir avant de disparaître de Dominique Castronovo et Bernard Secondini. Difficile de réduire cette scène belge à une courte sentence, l'exposition en donne cependant un aperçu éclectique et éclairant, une lumière sur un pays d'où on voit le monde avec un oeil aussi singulier qu'attachant.

Publié le 19/10/2010 Auteur : Guillaume B.

Art Belge Contemporain

Jusqu'au 31 décembre 2010

Le Fresnoy, 22, rue du Fresnoy à Tourcoing

www.lefresnoy.net

Tél.03.20.28.38.00


Mots clés : expos