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Deux expositions sans frontières à Charleroi

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Le BPS22 accueille Fig., la réflexion sur la figure et sa mise en espace du peintre Marcel Berlanger, et, en Extra view, les photographies dénonçant les pratiques du gouvernement égyptien, de Pauline Beugnies.

 

Dans la Grande Halle du BPS22, une longue fresque de losanges colorés fait face à des gradins ; à droite la lumière joue sur une toile représentant une grotte monumentale et sombre. Tableau ou décor de théâtre ? Marcel Berlanger maintient volontairement l'ambiguité et la renforce même en invitant sa sœur, la metteuse en scène Françoise Berlanger à présenter Iwona, une opérette électronique, dans ce cadre. Le mélange des genres se poursuit dans le deuxième espace de l'exposition, plus muséal. Les œuvres de l'artiste, sans chassis, ni cadre semblent presque imprimées sur le mur, qui devient comme la page d'un livre, sur lequel on aurait agencé des illustrations. Marcel Berlanger expose aussi sa technique de création. Il présente ici, rythmées par des peintures abstraites, une sélection des images qu'il amasse par centaines. C'est à partir de ces photographies qu'il reproduit la figure qui l'intéresse pour sa forme (un plant d'agave, un rocher) ou pour sa symbolique (le premier paysage photographié sur Mars), grâce au procédé de la mise au carreau, laissé visible. Il peint alors des touches monochromes sur de grands formats de toile de verre, dont la trame apparente rappelle les pixels de la photographie numérique et fait éclater le motif lorsque l'on s'approche de l'œuvre. A travers ces propositions très esthétiques, l'artiste redonne au spectateur un rôle d'acteur en le laissant décider du statut et de la perception de la figure.

En parallèle de l'exposition, le BPS22 met en avant le travail de Pauline Beugnies, jeune photojournaliste belge, qui a vécu et travaillé plusieurs années au Caire. Avec Derrière le soleil, elle s'est intéressée aux disparitions forcées orchestrées par le gouvernement du maréchal Al-Sissi et à la propagande du régime, qu'elle dénonce à travers ses photographies et ses vidéos. Presque malgré elle, le projet l'a amenée plus loin que le reportage, sur une réflexion, qui devrait faire écho en chacun, quant à notre rapport à l'image et à l'importance de la photographie comme preuve de l'existence d'une personne disparue.

Publié le 05/03/2018 Auteur : Aurore de Carbonnières

 

Fig., Marcel Berlanger, jusqu'au 27 mai 2018

Derrière le soleil, Pauline Beugnies, jusqu'au 8 avril 2018

De 0 à 6€ l'entrée

Iwona, une opérette électronique, les 12, 13 et 14 avril 2018, 8€

BPS22, 22 bd Solvay, Charleroi

+32 71 27 29 71 – info@bps22.bewww.bps22.be