cinéma

Espion(s)

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En dépit d'études brillantes, Vincent se contente d'un emploi de bagagiste à l'aéroport qu'il agrémente en pillant dans les bagages qui lui passent sous les yeux toute la journée. Lorsque son collègue est tué en fouillant le contenu d'une valise diplomatique, Vincent prend peur. Alors que le propriétaire de la valise la récupère sans être inquiété, un Vincent aux abois contacté par la DST se voit contraint de devenir un de leurs pions : envoyé en Angleterre, il aura pour tâche de retrouver la trace de la valise et découvrir ce que cache son mystérieux contenu...

Nicolas Saada ne s'en cache pas : son premier film est aussi un hommage au cinéma d'Alfred Hitchcock, et cela transparaît dans une réalisation qui emmène le spectateur directement dans le sillage de ses personnages, créant une forte empathie avec Vincent tout en déroulant un scénario qui joue autant sur les tableaux de l'espionnage et de l'histoire d'amour que sur des couleurs froides et marquées et des dialogues bien troussés. À la confluence de deux genres, le cinéaste filme avant tout des êtres humains, des personnages campés avec conviction par un casting international qui renforce l'efficacité du récit. Nourri des codes du genre, Nicolas Saada les retranscrit dans son film avec une réelle exigence qui fait d'Espion(s) un premier film des plus réussis, construit sur une tension allant de l'intime à l'international mais qui n'oublie jamais de rester à échelle humaine. Pas d'esbroufe, ni d'attirail technologique pour ces pions qui n'ont que leur intellect et leurs sentiments pour réussir leurs coups. Malgré une fin un peu moins tenue que l'ensemble, ce premier film d'un cinéphile averti a déjà presque tout d'un grand.

Publié le 26/01/2009 Auteur : Guillaume B.


Mots clés : cinéma