Filature artistique

Comme souvent au Prato, c'est autant autour de la myriade de liens tissés au fil du temps entre les artistes et les structures qu'avec un regard affuté tourné vers les jeunes artistes (et les moins jeunes) que s'est construit le parcours de la saison qui débute. Jamais effrayée par les rencontres ou les mélanges, l'équipe de la maison lilloise (mais toujours internationale et de quartier) continue aussi bien d'échanger avec les voisins belges de la Maison de la Culture de Tournai au sein du PLOT que de participer au dispositif des Belles Sorties, d'accueillir une ribambelle d'équipes plus ou moins avancées sur le chemin de la création et de faire de la place entre-deux à des propositions inattendues.

En ce début de saison, la virtuose poésie des acrobaties de Vincent Warin et de son BMX, l'ouverture du festival littéraire l'origine des mondes, le retour de la Crida Company avec Manana es manana et l'accueil des acrobates de la Compagnie XY pour Il n'est pas encore minuit en décembre au Grand Sud le disputeront aux propositions plus légères des Belles Sorties (notamment via deux jeunes compagnies accueillies l'année dernière) pour un parcours éclectique. La nouvelle saison fera également la part belle aux étapes de travail ainsi qu'aux échanges avec des structures amies, de la Comédie de Béthune au tout récent Centre Eurorégional des Cultures Urbaines en passant par des partenaires plus historiques comme Le Gymnase ou la maison de la Culture de Tournai. De cette capacité à se construire dans l'échange avec les artistes comme avec les grandes maisons, le Prato continue de tirer une vitalité communicative et combative même si, ici comme ailleurs, les restrictions de crédits culturels incitent à une gestion aussi prudente que possible. Rigueur et folie, une fois encore.