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Le nouvel album de Soviet Suprem, Marx Attack, est sorti dans les bacs en mars dernier. Depuis, le groupe enchaîne les concerts et font danser la foule française.

 

Né dans les soirées balkaniques (mélange entre électro et musique des Balkans) de Berlin, Soviet Suprem est tout droit sorti des esprits farfelus d'R-wan du groupe Java et de Toma de La caravane passe. Des sonorités jazz, électros et balkaniques, une musique multi-instrumentaliste et une vision peu commune ont suffi à faire de ce groupe satirique un incontournable de la musique humoristique. 

Plus qu'un simple spectacle musical, c'est un show, un univers ! Le projet démarre en 2014 lorsque ces deux artistes décident de lutter contre la suprématie de la world music américaine en réactualisant la guerre froide à travers la musique, et cette fois-ci, l'Est pourrait bien remporter la victoire : Deux dirigeants cryogénisés de l'URSS, John Lenine et Sylvester Saline reviennent à la vie afin de faire danser les corps et les cœurs et envahir la planète de leur musique festive et chaleureuse....

 

Entretien avec R-wan alias Sylvester Staline

Soviet Suprem qu'est-ce que c'est ?

C'est John Lenine et moi-même, Sylverster Staline, deux généraux cryogénisés qui réapparaissent en 2014 pour réactualiser la guerre froide à travers la musique. Soviet Suprem c'est une relecture de la musique mondiale, la world music n'est plus, place au contre-pied, place à l'international.

 

Vous vous considérez comme un dictateur du dance-flour. Expliquez-nous :

La relecture c'est le premier point, le second c'est l'invasion, on veut envahir la planète. On oblige les gens à danser, c'est la rééducation de la masse populaire par la musique. Au Vietnam, c'était « Aux champs », ici c'est « Aux chants ». Sur scène, on envoie les gens qui ne dansent pas aux goulags.

 

Et du coup, vous avez déjà envoyé beaucoup de gens au goulag ?

Oui on en a sur scène à chaque concert, on lutte contre la dictature des artistes qui demandent à leur public de lever les bras en l'air, nous, on les enferme.

 

Vous avez un projet marketing, c'est drôle pour des dirigeants communistes et anti-capitalistes...

On essaie de détourner tous les clichés autour de la musique et autour du marketing grâce à la raillerie. On a une vente de vêtements qui s'appelle « Air Marx ». On se voit un peu comme Groland ou hara-kiri, c'est une satire sociale.

 

Et pourquoi avoir monter ce projet ?

C'est pour se moquer des groupes qui se présentent sur scène avec des grands discours humanistes presque dictatoriaux. Nous, au lieu de nous présenter comme des gens bien, on se présente comme des dictateurs. C'est pour faire rire, divertir les gens et en même temps il y a un arrière fond de satire sociale. On ne pensait pas que ça prendrait cette ampleur, nous faisions cela en parallèle pour s'amuser.

 

La place de la politique dans tout ça ?

C'est une démarche entièrement politique, complètement libertaire et anarchique. Cependant, ce n'est absolument pas une démarche militante ni moraliste.

 

Cela fait pile 100 ans que la révolution Russe a éclaté, votre album fête-t-il le centenaire de la fin du régime tsariste ?

Il y a toujours quelque chose à fêter, il y a aussi la coupe du monde en Russie en 2018. On ne cherche pas à être dans l'actualité mais l'actualité nous rattrape et colle totalement à notre projet.

 

Et avec les autres membres du groupe (John Lenine, Dj Croute Chef, Lady Gagarine) vos relations sont-elles au beau fixe, vous n'avez pas peur que l'un d'eux tente un Putsch ?

On a eu des différends avec John Lenine. Aux dernières élections présidentielles, nous nous sommes présenté chacun de notre coté, lui c'était la république en Marx et moi la France insomniaque, malheureusement nous n'avons pas eu les 500 signatures. Pendant la campagne, on s'est entre-déchiré sur les réseaux sociaux. Sinon, il y a justement une personne qui fait un Putsch sur scène, c'est DJ Croute Chef.

 

Est-ce que la rancœur subsiste toujours entre vous et les États-Unis ?

C'est un amour-haine, je suis moi-même moitié Sylvester /moitié Staline, je suis un peu des deux. Je soupçonne d'ailleurs John Lenine d'entretenir une relation avec Trump... Néanmoins, musicalement parlant, c'est vrai que notre musique est aux antipodes de la musique américaine. C'est une contre-culture. On veut rassembler, être chaleureux par opposition à leur musique individualiste et froide.

 

Vous avez déjà soviétisé la France, votre but est-il de soumettre le monde entier ?

On veut envahir le monde, voilà pourquoi cet album contient une multitude de langues : français, anglais, allemand, serbe, russe... Nous essayons de créer une sorte d’espéranto, une langue internationale.

 

Que pouvons-nous vous souhaiter à vous et à vos camarades ?

D'envahir le monde.  

 

Publié le 24/05/2018 Auteur : Laura Fortes

Théâtre de Verdure
Domaine Universitaire, Village 3, Pessac
Le 25 mai à 20h30
Gratuit
Tél : 05 56 80 78 28


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