cinéma

J'enrage de son absence

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De retour des Etats-Unis, Jacques est en France pour s'occuper de la succession de son père. D'abord sans le lui dire, il retrouve Mado avec qui il a longtemps vécu et avec qui il a perdu un fils de 4 ans. Elle a refait sa vie et a eu un autre garçon, Paul, âgé de 7 ans aujourd'hui et dont Jacques, inconsolable depuis la mort de son fils, veut se sentir proche dès leur rencontre.

Sandrine Bonnaire aime les sujets forts, cette plongée au cœur d'un drame familial le prouve une fois de plus. Après le documentaire, c'est par le biais de la fiction que la « jeune cinéaste » se saisit de ce récit. Dans les pas de Jacques, elle dessine peu à peu les contours d'une histoire familiale complexe marquée par un drame intime. A une approche directe et froide, elle prefère celle, plus lente, d'une découverte. A la manière d'un voile qui se lève peu à peu, la caméra saisit le trouble et la douleur intime d'un Jacques qui n'a jamais vraiment accepté le drame qui l'a frappé. Face à un William Hurt impressionnant de douleur renfermée, Alexandra Lamy et surtout le jeune Jalil Mehenni composent un trio fort emmené de la douleur à l'angoisse par une construction subtile et minutieuse. Très proche de ses personnages, la caméra capte sur les visages interrogations, doutes et douleurs. Jamais verbeuse, ce glissement au cœur de l'absence et de la disparition, ne s'embarrasse jamais d'effets inutiles ou malvenus. Avec pudeur et intelligence, Sandrine Bonnaire réussit son entrée dans le cinéma, soutenue par un casting efficace et investit dans une histoire touchante racontée avec beaucoup de retenue. Quelques longueurs ne suffisent pas à gâcher ces portraits contrastés et réussis.

Publié le 31/10/2012 Auteur : Guillaume B.


Mots clés : cinéma