L'amour est une fête

Derrière cette enquête, Cédric Anger s'intéresse surtout à une époque, celle d'un cinéma porno tourné en pellicule et joué par des participants venus autant s'amuser que travailler. Dans le sillage de ses deux anti-héros confronté à un milieu décomplexé, la caméra alterne entre l'enquête presque nonchalante et le quotidien des deux infiltrés. En cherchant à dépasser une approche sexe, drogue et rock'n roll, Cédric Anger se prend tout de même les pieds dans le tapis d'une certains fascination pour son sujet. Le film y perd en substance, alternant entre séquences d'enquêtes, parcours des deux personnages et même histoire d'amour un brin convenue. Reste qu'en échouant à embrasser parfaitement son sujet, le récit ouvre toutefois un fenêtre sur l'aube des années 80 et les restes d'une innocence que l'arrivée du sida allait bientôt balayer, et un univers du porno plus porté par des bobos rebelles et libertaires que des acteurs surexploités et condamnés à enchaîner en vidéo des exploits chorégraphiés. Le duo Canet/Lellouche cabotine ce qu'il faut dans des rôles très monolithiques et c'est paradoxalement Xavier Beauvois en réalisateur qui tire le mieux son épingle du jeu.
Publié le 21/09/2018
Regard maladroit sur la fin d'un supposé âge d'or du porno cinématographique, L'amour est une fête n'échappe pas au clinquant et à une intrigue maigrelette que des personnages mal ébauchés ne rattrapent pas vraiment.
Film français de Cédric Anger
Avec Guillaume Canet, Gilles Lellouche, Xavier Beauvois Camille Razat, Michel Fau.
Durée : 1h59.