La Louvière à la rencontre de son histoire

C'est un autre haut lieu de l'industrie louviéroise, l'ancien charbonnage du Bois-du-Luc, qui accueille, avec un point de vue apaisé, le volet historique de ce voyage au cœur d'une usine, que tous les Louviérois connaissent, et qui a suscité tant de passions ambivalentes. En effet, depuis sa fondation en 1850, jusqu'aux nombreux licenciements des années 1990, l'usine Gustave Boël a provoqué la croissance fulgurante, puis la paupérisation de la ville. Jusqu'à plus de 3000 ouvriers et employés y ont travaillé en même temps, dans des conditions souvent très difficiles et dangereuses. Beaucoup s'y sont battus pour leurs droits, et y ont aussi développé une grande fierté pour leur travail et un véritable esprit de camaraderie. L'Ecomusée, désormais appelé Musée de la Mine et du Développement Durable, explicite dans un premier temps le travail de l'acier, à grand renfort d'outils et de matériaux. De nombreux panneaux chronologiques permettent ensuite à chacun de situer l'évolution de l'entreprise dans le contexte national et international. A l'étage, des témoignages, des objets personnels, des documents d'archives évoquent de manière sensible la place des hommes et des femmes dans les UGB. Le visiteur est ensuite plongé dans des cartes postales et des photographies anciennes, qui, projetées chronologiquement sur le mur, mettent en valeur la place grandissante de l'usine dans la ville. Le parcours s'achève avec une réflexion sur le devenir de ce site industriel urbain, confronté aux enjeux écologiques, et propose plusieurs exemples de reconversions à travers le monde.

Au MiLL, huit artistes se sont fait les éclaireurs de la population, lors d'une visite exceptionnelle des ateliers subsistant, aujourd'hui gérés par la société NKLM. Ils ont traduit leur ressenti et leur vision de l'usine en recourant à différentes techniques : photographie, sérigraphie, installation, vidéo, sculpture... Confrontées à des œuvres des collections de la ville et de la Province de Hainaut, ces créations de qualité partagent des émotions ambigues (nostalgie, fascination, effroi...) reflétées dans le poétique titre de l'exposition, Nuances d'Acier, qui correspond en réalité au système de désignation des différentes caractéristiques de ce métal.