cinéma

La merditude des choses

1c27552e68307b175cc7de543afe728527172e6c

Gunther, 13 ans, vit sous le même toit que son père, ses trois oncles et sa grand-mère, lesquels n'ont, pour toute activité, que des cuites à répétition et des concours de glandouilles aussi improbables que risqués. Mal parti dans la vie, Gunther ne pourra s'en sortir que par la débrouille...

Autant qu'une plongée dans une réalité sociale d'autant plus dure qu'elle est commune à bien des contrées, le film de van Groeningen vaut surtout par le parcours de son jeune improbable héros. Loin de sombrer dans un misérabilisme pourtant prégnant, le film brosse un étonnant portrait doux-amer sur les difficultés de la vie, les choix fondateurs et l'effet parfois aussi inattendu que bénéfique des punitions sur l'imaginaire. Derrière un casting d'une belle unité, la grande réussite de La merditude des choses consiste à mêler une réalité tragique et des moments de comédie inattendus qui, dans un jeu subtil et poétique d'allers-retours temporels, contribuent à entretenir le rythme d'un film qui ne s'épuise jamais tout en offrant une consistance progressive à ses personnages. C'est en effet par petites touches que Felix van Groeningen donne vie au livre de Dimitri Verlhust, piochant de quoi nourrir son récit à l'aide d'une caméra volontiers mobile et très proche de ses personnages quand le passé est évoqué, et plus posée lorsque le Gunther contemporain est à l'écran. Paradoxalement, le film, pour particulier et personnel qu'il soit (le livre de Verlhust est une autobiographie romancée), déborde largement vers une universalité plus grande marquée non seulement par sa forte couleur flamande (le film a été un grand succès en Belgique flamande), mais également par sa façon de dépeindre une misère sociale malheureusement encore répandue. Si on ajoute à la dureté de cette enfance presque volée une bonne dose d'humour allant du quasi-burlesque au potache en passant par le presque trash, on tient là l'une des bonnes surprises de cette fin d'année.

 

Publié le 18/12/2009 Auteur : Guillaume B.


Mots clés : cinéma