théâtre

La Virgule, une saison de théâtres

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Inlassablement Jean-Marc Chotteau et la Virgule défendent à Tourcoing une programmation conjuguant exigence et proximité au fil d'une saison mêlant reports et nouvelles propositions.

Pour ouvrir la saison 21-22, c'est Judith Margolin qui dans son seule en scène donne vie à Mudith Monroevitz, la réincarnation ashkénaze de Marylin Monroe en en profitant, avec une liberté de ton et un humour irrésistible pour saisir l'époque et les femmes, sans filtre. Novembre voit Chotteau retrouver les planches pour donner sa version du Mademoiselle Julie de Strindberg et sa rencontre entre la jeune fille du comte et le valet de son père et convoquer une réflexion entre intentions et émancipation. En janvier, c'est Xavier Simonin qui défend une adaptation des Raisins de la colère de Steinbeck qui, tout en restituant l'époque du récit (notamment grâce au travail du musicien Jean-Jacques Milteau), ne manque évidement pas de résonner d'échos contemporains. Les Suisses de la Cie De Facto adaptent un auteur bien différent : Jerome K Jerome avec Trois hommes dans un bateau (sans oublier le chien). Au fil d'une mise en scène d'une jolie inventivité, de chansons en flegme tout britannique, le salon devient le modeste navire qui servira d'écrin à ce voyage entre grandiose et ridicule. Rire encore avec Juste assez de lumière pour les plantes d'intérieur du collectif belge Rien de spécial ASBL qui rit de ce qui abêtit en retraçant un périple désopilant autour de l'intelligence. Fin mars, le compagnonnnage se poursuit avec Antoine Lemaire et la cie Thec pour Est-ce que vous pouvez laisser la porte ouverte en sortant ? plongée dans la vie d'un couple de septuagénaires amoureux bouleversé par l'émergence chez elle, de la maladie d'Alzheimer. Bruno Tuchzer et Carine Bouquillon, les complices du Grand Boucan interrogent les soubresauts contemporaines dans Avril, anticipation sociale d'après Jérémie Lefevre qui voit la République trembler à la faveur d'une grève générale et d'une mobilisation globale sous la forme d'une série de monologues successifs donnant à l'ensemble un air de réalité presque glaçant. C'est toujours un peu dangereux de s'attacher à qui que ce soit, permet de retrouver en mai le duo Eno Krojanker et Hervé Piron dans une farce théâtrale jouant avec ses codes pour célébrer les liens qui se tissent au fil d'une représentation : joyeux et grinçant à la fois. Enfin, Les cavaliers redonne vie au roman de Kessel dans les pas d'Ouroz à la découverte de son périple dans les steppes ouzbèkes et afghanes grâce à un dispositif épuré et astucieux soutenu par la musique interprétée en live. Le dispositif Connexion Maupassant, inauguré la saison dernière à l'occasion du confinement, est par ailleurs prolongé. Outre les contes déjà lus en direct et dont les vidéos demeurent toujours disponibles en ligne, d'autres seront enregistrés pour prolonger la série, offrir une autre expérience du théâtre et (se) plonger à nouveau dans les mots de Maupassant.

Publié le 12/10/2021 Auteur : Guillaume B.

La Virgule, Salon de théâtre 82 boulevard Gambetta à Tourcoing lavirgule.com

Mudith Monroevitz jusqu'au 15 octobre

Mademoiselle Julie du 16 novembre au 11 décembre


Mots clés : Saison 21-22 La Virgule