théâtre

Le Bateau Feu : transversalité et ouverture

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Coloré et transversal, le début de saison du Bateau-Feu n'entend pas céder à la morosité pour préférer promouvoir diversité et curiosité. Et une saine envie de répandre un seul virus : celui de la culture.

S'il faut s'adapter, les scènes nationales de la région ont vite su le faire. Sans renoncer à rien de ses projets et de ses engagements, en respectant public, artistes et impératifs sanitaires, le Bateau-Feu défend une saison ouverte qui n'oublie pas de questionner le monde. Parfois avec profondeur parfois, souvent avec bonne humeur. Pour Crise de Voix (3 novembre), Gilles Defacque ressuscite le Mignon-Palace en mixant son sens du burlesque et l'art lyrique de ses partenaires de Stéphanie Petit à Jacques Schab en passant par Vincent Vantyghem entre opérette et opéra. Après la voix, c'est le corps qui est à l'honneur au fil d'une double soirée Ellipse + Cuir (5 au 7 novembre). Ellipse croise un danseur et une roue Cyr tandis que Cuir combien deux acrobates et un harnachement de cheval de lavour s'imbriquent en un jeu de porté bluffant. Puis, Les fous à réAction [associés] avec Fin de partie (9, 10,12 novembre) reviennent à l'urgence poétique de Beckett. Frissons (18, 21 novembre) de Magali Mougel dessine la découverte par Anis d'un petit frère inattendu avec finesse et posésie, pour toute la famille. Dans La beauté du geste, Nathalie Garraud s'empare du texte d'Olivier Saccomano pour une singulière mise en abîme mettant en scène une troupe d'acteurs jouant des CRS bousculés par un procès de la part de l'Etat...

Aude Denis dans Roulez jeunesse ! (23 novembre au 5 décembre) sur les mots de Luc Tartar capte les tourments joyeux ou plus tristes de l'adolescence au fil de petites tranches de vie pour des représentations tout-terrains. La dame blanche (24 et 25 novembre) se fait opéra comique à la rencontre de bien des genres dans la mise en scène de Louise Vignaud alors que Pépito Matéo parle de l'immigration en s'amusant avec la langue française dans La leçon de français (26 et 27 novembre). Après la dynamique virtuosité du Groupe Acrobatique de Tanger avec FIQ ! (réveille-toi) (du 1er au 3 décembre), retour à la danse avec Hofesh Shechter qui reprend la transe joyeuse et brutale de Political Mother Unplugged (8 décembre) avec de jeunes danseurs. Céline Milliat Baumgartner signe avec Marilyn, ma grand-mère et moi (9, 10 et 11 décembre)un spectacle en forme de tour de chant réto qui mêle clin d'oeil au parcours de sa grand-mère et regard sur le destin de Marilyn Monroe pour évoquer les femmes et la liberté. C'est le Dom Juan (15 au 17 décembre) d'Olivier Maurin qui ferme le premier trimestre, explorant la légèreté, la tragédie, la farce et lefantastique du texte intemporel de Molière. Un parcours transversal, curieux et ouvert, plus que jamais parfait pour (re)prendre le chemin des salles.

 

Publié le 27/10/2020 Auteur : Guillaume B.

Le Bateau Feu, place du Général de Gaulle à Dunkerque

www.lebateaufeu.com