En équilibre entre un quartier (celui de Bois Blancs à Lille) et un vaste territoire (les récemment créés hauts de France), le travail du Grand Bleu et de ses équipes n'est pas mince. Outre l'évidence qui constitue à faire de place sur scène aux œuvres qui parlent de et à l'enfance, la maison lilloise œuvre tout autant à montrer que l'enfance ne rime pas avec simplification ou aseptisation du propos. De fait, au fil des 29 propositions qui parsèment une saison bien remplie, les jeunes spectateurs (et leurs familles) ne manquent pas de fenêtres ouvertes sur un monde complexe et riche de bouleversements.

Cette année encore, dans le sillage de l'illustratrice Knapfla, c'est une saison intense qui démarrera le 17 septembre par une journée portes ouvertes entre présentation de saison et fête collective avant le retour de Simon la Gadouille du théâtre du Prisme (dont l'accueil dernier avait été perturbé par les attentats du 13 novembre) puis en janvier Estelle Savasta créera Lettres jamais écrites fruit d'un travail entre jeunes et écrivains tandis que la Compagnie Tourneboulé outre Le cri des carpes donné en collaboration avec l'espace Jean Legendre de Compiègne, proposera avec Les enfants c'est moi un travail clownesque, grinçant et drôle. Le temps fort Youth is great du début du printemps sera, en 2017, très musical, quant aux collaborations, elles restent nombreuses puisque le Grand Bleu s'inscrit dans le festival Next et proposera avec le théâtre du Nord un accueil commun de la compagnie La Cordonnerie en mai prochain. Pour la suite, la maison réfléchit à intégrer plus encore la jeunesse à tous ses niveaux de fonctionnement (y compris administratifs), gage que l'ouverture annoncée n'y est pas qu'une posture.