Massenet pas pour les grands !

Petit tour de table de quelques-uns des artistes invités au festival jeune public organisé par le Théâtre Massenet fivois, engouement grandissant du public et des partenaires pour ce sympathique rendez-vous qui défend l'éducation artistique pour le jeune public - le théâtre depuis sa réouverture en 2007 n'a jamais dédit cette volonté, travaillant d'arrache-pieds avec les établissements scolaires et structures sociales du quartier. Cyril s'occupe de la diffusion de la Cie Tapis Noir qui proposera deux rendez-vous : Bises ou bisous, spectacle de danse d'une trentaine de minutes à apprécier dès deux ans, « autour de la nécessité des gestes d'affection, avec deux danseurs, Richard et Célia. Nous proposons également une création, À fond la gomme, tirée d'un livre pour enfants. Un petit garçon prénommé Nicolas se prend pour un super héros, avec sa montre bling bling... Il s'habille pour aller à l'école, et se rend un peu ridicule parce qu'il oublie son slip. Chacun y verra la lecture qu'il voudra ! » Les danseurs s'éclatent, les costumes sont signés M Crochet de Maison de mode, la musique crée une ambiance électro swing, les jeux de lumière viennent parfaire le tout, un grand moment !
Cette année, le festival essaime au coeur de Lille, à La Verrière et à la Maison folie de Wazemmes, comme à L'Univers, partenaire depuis 3 ans : « nous aussi, nous avons une programmation plutôt adulte, et cela nous intéressait de faire du jeune public. Mais aussi faire bouger les groupes, s'exporter : le Centre social Salengro de Fives a pris l'habitude de venir. Nous proposons, pour faire écho aux 5 Affreux, spectacle de théâtre d'ombres programmé à Fives, un classique, La légende du Prince Ahmed, pour découvrir la même technique que sur scène, à l'écran », relate Nathanaëlle, coordinatrice Univers.
On verra aussi à Massenet la cie Babayaga, de joyeux drilles, dissipés à souhait, bouillonnants, qui ne donnent pas dans le spectacle gnan-gnan, « on nous a commandé un spectacle sur les bonnes habitudes alimentaires, on voulait faire quelque chose de rigolo, de fun, qui nous amuse nous avant tout ! » Et c'est réussi, avec un détournement de l'émission Taratata, devenue Taratatouille : Jules Pétri, un gros bout de pain parlant patibulaire, reçoit des invités venus chanter, sur un « plateau » équilibré ! Gurt, qui vient de Bulgarie, chante les bienfaits de boire de l'eau, on a droit à un duo hamburger/sucette un peu écoeurant, le chauffeur de salle fait le taf, sans oublier la coupure pub, « ça se marre du début à la fin ». On n'en doute pas une seconde ! Entre reggae et rock, bossa et blues, tout le monde s'éclate. Vanessa, conteuse de la cie Balivernes de poulpe est bien d'accord : « c'est indispensable que toute la famille s'amuse, et nous avant tout ! » Illustration avec son Wideo et le Mélomonde : un conte moderne, entre jeux vidéo et Alice aux Pays des merveilles, avec des énigmes à résoudre par le public, pour découvrir les instruments de musique. Et que l'on peut s'amuser sans la télé ! Ce festival pluri-disciplinaires à accueilli l'an dernier plus de 2 000 enfants, de 2 à 14 ans, parents et équipes éducatives, dont 60% venus de Fives, Hellemmes et St Maurice Pellevoisin. Comme quoi, le travail de proximité à destination du jeune public, ça marche ! Proximité également des artistes accueillis : « soutenir les compagnies régionales et émergentes est un autre de nos rôles », expose Anne-Sophie, qui s'occupe des relations aux publics, missions accomplies !