cinéma

Sans plus attendre

B3d35b89820381cd156a37dfe8b6eaed2f2f1350

Est-ce que l'on peut vraiment quitter la terre sans regrets ? Sans remords ? Vaste question. Pourtant, c'est celle que posait régulièrement Carter Chambers (Morgan Freeman) à ses étudiants lorsqu'il était maître assistant à la fac. Et puis la vie l'a rattrapé par le bout de ces obligations auxquelles il faut faire face si on veut pouvoir se regarder dans la glace. Un boulot pas vraiment enthousiasmant pour payer le loyer, les études des enfants et... sa propre liste, celles des trucs qu'il voulait faire avant de passer l'arme à gauche (« kick the bucket », d'où le nom du film en VO, The bucket list). Hop, il l'a froissée, oubliée, passée à droite ? Bref, lorsque le cancer le chope, il a fait une croix sur tout cela. Si seulement il pouvait avoir juste encore un mois ou deux, avec les siens.

 

Même chambre d'hôpital, même sanction pour Edward Cole (Jack Nicholson): Cancer. Peut-être un mois ? Deux ? Pas plus. Edward n'est pas du genre à avoir écrit une liste. Ce qu'il voulait faire, il l'a fait. Il voulait devenir très riche, il l'est. Détester tout le monde et que tout le monde le respecte. C'est le cas. Au contact de Carter mais aussi à celui de la perf qu'il faut traîner jusqu'aux toilettes pour vomir, chimio oblige, Ed voit les choses un peu différemment, soudain. Et s'il était passé à côté de l'essentiel. Et s'il n'était pas trop tard pour rédiger sa liste...
Deux monstres sacrés en roue libre pour cette comédie qui frise un peu la carte postale touristique mais qui sait aussi se faire touchante surtout lorsque les acteurs se penchent sur leur existence et sur le sens qu'ils ont pu lui trouver. Immense Nicholson, non moins convaincant Freeman. C'est pour eux qu'on achète son ticket. Et ils sont vraiment là. Rien à rembourser.

 

Publié le 26/02/2008 Auteur : F. Launay


Mots clés : cinéma