Sons de violons sur la Côte d'Opale

Une programmation promesse de découverte et d'émerveillement, un festival festif et populaire : voilà la volonté des organisateurs, qui mobilisent tous les partenaires de l'agglomération calaisienne. Sur quatre jours et cinq communes, vingt concerts rayonneront dans les salles de spectacles, mais aussi hors les murs, pour que chacun trouve à voir et entendre près de chez lui. Avec même un off organisé dans les bars des quartiers, investis par des artistes régionaux. Le festival permettra de découvrir toutes les sonorités du violon, « une invitation au voyage dans les différents lieux du Calaisis, chacun pourra choisir son voyage », convie Didier Lockwood, célébrissime violoniste, l'un des instigateurs de l'évènement. « Le violon a été créé pour imiter la voix, chaque tradition vocale initie une tradition violonistique qui lui est proche. J'ai été en Mongolie, au Kazakhstan, impressionné de voir comment la voix influence le violon. Nous parcourrons toutes ces musiques, toutes ces cultures qu'emprunte le violon. Multitude de pratiques dans le monde : en Chine, l'on voit du violon de jambe. Cet instrument peut être rattaché au spirituel, à la fête, multitude d'émotions à travers le monde, instrument nomade fondamentalement populaire. Ce festival réunit ces cultures, différentes manières de voir la société, de vivre en société, de communiquer entre les peuples, festival de l'ouverture ! » Qui va bien au Calaisis, territoire de frontière, « nous allons symboliser cette caractéristique par ces cultures bigarrées qui occuperont ce territoire. L'occasion de parler du bon côté des choses ! Une société qui se ferme aux autres est en danger, nous allons faire du violon et de la musique, un langage universel. » Rencontre entre un quatuor de musique contemporaine et un musicien traditionnel, veillée en texte et musique poétiquement intitulée Retour sur le croissant balbutiant (24 mai). Autre métissage, violon et danse le 26 mai, ainsi que lors de l'exceptionnelle soirée d'ouverture le 25 mai, réunissant notre violoniste et la danseuse Marie-Claude Pietragalla : « nous allons travailler sur le principe d'improvisation, il était important de ne pas dissocier la musique du corps. Avec Marie-Claude, à chaque fois c'est une découverte, ce sera une surprise pour tout le monde ! » intrigue Didier Lockwood. Le tour du monde continue en sonorités celtes, le 26 mai, avec Irish quartet, pour un trip entre Dublin et Galway, et Dervish, ballades survitaminées du côté des lacs irlandais. Plus à l'Est, des trios, Elbasan, « un voyage du Danube à la Méditerranée », et Tzane, « polyphonies des Balkans et autres histoires vocales » ; ou encore La soustraction des fleurs, pour des « palimpsestes sonores » (27 mai). Le samedi, direction l'Orient, avec des duos : Yacoub/Saglio uniront huit cordes violon/violoncelle pour des teintes méditerranéennes, et Gosh/Chaterjee, tabla et violon transporteront vers l'Inde.

Jean-Robert Lay, responsable du festival veut faire découvrir « des choses que l'on n'entend pas à la télé et à la radio ! Jouer un rôle de pédagogue, d'entremetteur, de montreur ». « La rencontre du sensé - volonté de soutenir les pratiques, présentation des travaux d 'élèves, concours de violon, créations -, et du sensible : permettre à chacun de faire valoir sa voix, sonorités mongoles, bulgares, chants diaphoniques... Il y a plusieurs portes d'entrée ! », renchérit Stephen Touron, coordinateur (on vous l'avait dit, beaucoup de monde œuvre en coulisses à la réussite de ce premier rendez-vous!) La conclusion pour Didier Lockwood : « Ce festival, consacré à l'ensemble des traditions du violon, est unique au monde ; pour moi, c'était important d'apporter quelque chose d'unique à ma région, qui a besoin de cela. » Se munissant de son instrument : « avec la musique, on se comprend. Sa magie : ces notes qui s'attirent entre elles », quelques-unes virevoltent au bout de son archer. « Cela déclenche des sentiments différents selon les gammes », des notes mélancoliques bercent l'auditoire médusé... qui bientôt sent ses pieds s'animer : le violoniste choisit une gamme pleine d'entrain ! « Multitude d'accents différents », notre amical professeur donne une sonorité asiatique à sa musique, passe aux accents celtiques, puis rappelle un bal tzigane... Suite de la leçon de violon dès le 24 mai !