Une décennie de danses

Outre le succès public, le festival des Latitudes Contemporaines a su fédérer autour de sa démarche un nombre croissant de structures et de partenaires. Si la maison Folie de Wazemmes est devenue le « quartier général » de la manifestation, artistes et spectateurs voyagent désormais entre le théâtre de l'Oiseau-Mouche, le Phénix de Valenciennes, la Rose des Vents à Villeneuve d'Ascq, l'Opéra de Lille ou la Gare Saint-Sauveur. Un voyage qui est à l'image du vagabondage dans les esthétiques et les propositions rassemblées par Maria-Carmela Mini au fil des éditions et se poursuivra cette année autour d'une programmation toujours très en phase avec le travail des chorégraphes et soucieux de présenter au public des spectacles variés mais également riches de questionnements.

C'est Grand Magasin qui ouvre le bal avec Mordre la poussière, suivi jusqu'au 17 juin d'artistes aux parcours aussi divers que leurs propositions sont intéressantes : Emmanuelle Huynh, Simone Aughterlony, Alain Buffard, Mylène Benoît ou encore François Chaignaud et Jérôme Marin mais aussi Nadia Beugré, Marie-Caroline Hominal (qui conduit cette année un atelier avec des jeunes en réinsertion), Christian Rizzo et La Ribot. Pour autant, le festival ne suffit pas à résumer le travail d'une équipe de passionnés qui orchestre aussi à la programmation des Latitudes Bruxelles avec les Halles de Schaerbeek, accompagne le développement d'artistes via le bureau de production Latitudes Prod créé en 2006, noue des liens solides avec son public (via notamment les instants critiques, décidément une lumineuse idée) et alimente la réflexion sur les questions qui traversent aujourd'hui l'art et les politiques culturelles via l'organisation de rencontres professionnelles au cours du festival. Dix ans, c'est aussi un bel anniversaire que les Latitudes Contemporaines et leurs amis fêteront samedi à la maison Folie de Wazemmes autour d'un concert.