Au cœur des musiques de création, qu'elles soient écrites, improvisées ou expérimentales, le festival mêle les genres, croise les esthétiques et les disciplines, ouvre les horizons, dépasse les frontières. Au programme à la Friche cette année, outre l'Orchestre d'Avignon et la toute récente production des ensembles Cbarré et Ice.
On attend avec impatience de découvrir EXO, de la plasticienne Félicie d'Estienne d'Orves, qui propose une installation audiovisuelle en temps réel avec la musicienne Julie Rousse sur le toit-terrasse !
Notons aussi, entre autres artistes invités, la venue de Bertrand Wolff, Jean-Luc Guionnet, Eric La Casa ou encore Sonia Wieder Atherton.
L'association des Centres Nationaux de Création Musicale (A/CNCM) propose une rencontre à l'occasion de l'ouverture du festival «Les Musiques 2018». L'objectif est de réfléchir à l'impact qu'une activité de création peut exercer sur des territoires. Quelles conséquences la recherche artistique peut-elle avoir sur le lieu de son développement ? Quelles conséquences symboliques et imaginaires peut-elle entraîner ?
Avec Umwelt, pièce mixte et sonore en temps différé, les musiciens Bertrand Wolff, Damien Ravnich et François Rossi proposent d'établir une relation entre différents espaces acoustiques. Celui de l'instrument, en l'occurence celui d'un ensemble de percussions, et celui de l'électronique (sons de synthèse).En tant que concept inventé par le biologiste et philosophe allemand Jakob von Uexküll, l'Umwelt unifie l'ensemble des processus sémiotiques (créateur de "sens") d'un organisme.
Le monde propre d'un organisme est donc la somme de ses expériences issues de ses parties fonctionnelles lui permettant d'appréhender le monde.
Invité par Jean-Marc Montera, Jérôme Noetinger fait la proposition d'un ensemble expérimental inédit conviant Claire Bergerault à la voix et à l'accordéon, Anthony Laguerre à la batterie et Isabelle Duthoit à la voix et à la clarinette.
Articulé sous la forme de deux duos, ce quatuor explore les voies de l'improvisation libre dans un environnement mixte.
Pour ce concert, Christian Sebille et Miquèu Montanaro poussent les limites des galoubets-tambourins, par un jeu incessant entre la matière première du son et sa transformation. La tradition orale, la pratique de l'improvisation, la musique électroacoustique et la transformation en temps réel se répondent pour inventer un langage qui se construit entre tradition et nouveauté, histoire et immédiateté.
Pour la première fois à Marseille, l'ensemble américain ICE et l'ensemble français C Barré se rencontrent et s'associent pour interpréter les œuvres en création des compositeurs Nathan Davis et Christopher Trapani. Le programme est complété par une œuvre de 2016 de la compositrice italienne Francesca Verunelli, et par une œuvre de répertoire de Pierre Boulez. Ce concert conçu spécialement pour le festival Les Musiques donne à entendre une certaine écriture musicale nouvelle, faite de temps de recherches et de résidences de création, au-delà des frontières et des genres.
Sur le Toit-terrasse de la Friche la Belle de Mai, la plasticienne Félicie d'Estienne d'Orves et la musicienne Julie Rousse invitent les spectateurs à tourner leur regard vers le ciel et se projeter dans l'espace, avec EXO, installation lumineuse et sonore. Décentrage, relativité et mouvement continu sont au cœur de ce projet. D'autres systèmes existent et coexistent. EXO s'intéresse à la perception de ces nouvelles frontières, des espaces-temps hors de portée.
Dans le cadre d'un partenariat entre le GMEM et l'IESM, les étudiants de 2e année de l'Institut d'Enseignement Supérieur de la Musique Europe et Méditérranée concourant au diplôme d'État de professeur de musique, et le compositeur Alex Grillo, présentent une restitution de leur atelier d'improvisation qui explore les rapports entre image fixée et sons improvisés.
Home est un projet d'Eric La Casa et Jean-Luc Guionnet qui interroge la musique à partir d'une enquête sur son écoute domestique. Les musiciens interprètent la partition qui leur est diffusée au casque. Le concert alterne ou mixe ainsi diffusions d'enregistrements sur haut-parleurs, et interprétations musicales acoustiques et/ou amplifiées.
Écrite pour le cinquantième anniversaire des Percussions de Strasbourg, Burning Bright emprunte son titre à l'un des plus célèbres poèmes de la littérature anglaise, The Tyger de William Blake, publié en 1794. "Conçu d'un seul tenant, tel un immense adagio à la manière de Bruckner, Burning Bright est une vision poétique en rupture avec les types de délimitation propres à la tradition, contours ou clôtures." Hugues Dufourt