danse

Flood

Flood (2017)
Alors même que la nouveauté s’impose comme une valeur culturelle dominante, les objets, les technologies ou les pratiques déclarées obsolètes s’accumulent à un rythme effréné. Cette course sans fin n’a pas échappé à Daniel Linehan, qui s’en saisit et s’en amuse.

L’instabilité croissante de l’économie et de l’écosystème mondiaux orchestrent une valse infernale d’apparitions et de disparitions, et l’on a ainsi vu s’éteindre dans une relative indifférence la langue thrace, le code morse, le crapaud doré du Costa Rica, le bipeur ou la VHS. Daniel Linehan est né dans les années 80 : baigné dans cette culture du flot, il l’a apprivoisée et prend aujourd’hui plaisir à souligner à quel point elle a façonné notre façon d’envisager le monde.

En virtuose des codes du plateau, le chorégraphe américain a construit son spectacle comme une frise chronologique émaillée par les entrées et sorties de scène des danseurs. Scénarisés, répétés, samplés, ces actes basiques figurent l’alternance entre nouveauté et obsolescence dans nos sociétés du tout-jetable. Celui qui s’est fait remarquer par son agilité à mélanger les disciplines, à rechercher les combinaisons et parallèles parfois improbables entre textes, mouvements, images, rythmes… met ses expérimentations au service d’une création menée tambour battant et avec humour, allant jusqu’à faire du suspense l’un des ressorts de son propos.

Publié le 16/09/2017


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