La Jeanne de Delteil
Une femme entre dans un théâtre en repos. Seule la servante (ce tabernacle des plateaux de théâtre) est allumée. La scène ressemble à celle de tous les théâtres du monde. Sont posés là l’échelle pour les lumières, les élingues pour les cintres, le balai pour le plateau, les chariots pour transporter le matériel, bref, les outils naturels du théâtre. Confiante en la force du verbe, il suffira à l’actrice de parler pour que la chose existe. Pleine de foi en son art, l’artiste, folle de liberté, baptise à qui mieux mieux : tire une table, grimpe dessus, et voilà le beau cheval offert par Charles VII ! Alignant scrupuleusement des pieds de projecteurs, c’est toute l’armée vivante dont elle prend le commandement qui surgit ! Joie naïve. Cette générosité théâtrale parle à chacun. Elle entretient la force de l’illusion.
Publié le 04/04/2018