Cyril Azouvi, journaliste pour la presse économique (Management) et spécialisée montagne et voyage (Trek Magazine, National Geographic France, Montagnes Magazine, Geo Ados, Terre Sauvage...), et coauteur de deux livres (Le Voyage des lycées et Enfants Bandits), signe là un ouvrage qui se dévore avec plaisir, même pour les profanes de la montagne !
On y découvre avec plaisir la vie au refuge des Oulettes. Sa situation (au pied du Vignemale, point culminant des Pyrénées), le rend accessible après « seulement » trois heures de marche pour les débutants, mais en fait également une base de départ pour les alpinistes du monde entier venus s'attaquer à sa face nord.

Les novices de la montagne y débarquent en pays conquis, outrés de ne point y trouver de douches ni de chambres individuelles, déçus de ne pouvoir commander leur repas à la carte, et oublieux parfois des règles de vie en communauté... Les véritables montagnards, eux, se satisfont de son confort relatif, gage de « vrai refuge », et non de « nid à touristes ».
Mais il n'est pas évident pour les deux tribus, qui bien souvent n'ont que peu de considération l'une pour l'autre, de cohabiter en bonne intelligence. Si les uns n'hésitent pas à fêter anniversaires et autres événements particulièrement bruyamment tout au long de la nuit, les autres peinent à ne pas laisser transparaître leur condescendance... !

Et c'est au gardien des lieux, Jean-Thomas, qu'il incombe de faire en sorte que tout se passe au mieux. Tour à tour plombier, guide, cuistot, homme de ménage ou encore électricien, il est sur le pont dès quatre heures du matin pour les premiers petits déjeuners, et jusqu'à vingt-trois heures passées, le temps de terminer vaisselle, rangement et comptabilité.
Aidé de plusieurs saisonniers tout au long de la période de fermeture, il se consacre à son métier avec une passion rare, n'hésitant pas à partir récupérer en montagne les randonneurs en perdition.

Un très agréable moment de lecture, vivant et amusant, dans lequel les pyrénéens (ou les habitués de nos montagnes) auront plaisir à reconnaître des noms de vallées, de sentiers ou de lacs bien de chez nous.