Betizfest

Le Betizfest, c'est donc un certain sens de la subtilité. Le rock extrême, mais absolument pas extrémiste, s'y décline en deux tendances : punk-hardcore le vendredi et metal le samedi. Mais rien ne vous oblige à rester prisonnier des segments et le novice est toujours le bienvenu. Organisé par des passionnés et des bénévoles, le Betizfest ne cherche pas à satisfaire l'internationale hipster. Certes, le positionnement artistique est clivant et les aficionados d'electro, de hip-hop et d'indé peuvent se sentir exclus. Mais le succès public sur la durée valide cette offre parfaitement assumée qui rayonne bien au-delà du Cambrésis.

Les New-Yorkais de Sick Of It All y célèbreront plus de 30 années au service d'un hardcore bien particulier dont ils sont un peu les parrains. Dans le genre mythique, le retour des keupons parisiens Les Rats rappellera aux survivants les grandes heures du rock alternatif français. Les Rennais de Tagada Jones ne devraient pas gâcher la réunion de famille avec leur punk-hardcore militant, idem pour les performances scéniques de No One Is Innocent.

Plus codé ou moins contestataire, le samedi sera plus sombre. Le death d'Arch Enemy ne s’interdit pas la mélodie là où leurs compatriotes suédois de The Haunted fouillent les poubelles du trash 80's. Si les Loudblast reprennent le harnais c'est bien pour faire à nouveau galoper un death metal dont ils sont les dépositaires depuis plusieurs décennies. Notons enfin l'initiative Cambrai Calling, dont le propos est de monter une expo sur le patrimoine rock. Loin des commissaires d'exposition, ce sont les habitants du Cambrésis qui sont conviés à exposer un demi-siècle d'histoire locale du rock.