cinéma

Brüno

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On se souvient de Borat, ce journaliste kazakh antisémite et misogyne qui sillonnait les Etats-Unis pour y prendre des exemples de savoir vivre pour le compte de son pays. Dans le costume du mariole se cachait l'acteur Sacha Baron Cohen, réputé pour coller au plus près de ses personnages dans toutes les situations, même lorsqu'il fait la promotion de ses films à l'étranger. L'intrigue, prétexte à déployer de nombreuses caméras cachées, dénonçait derrière l'humour gras, un racisme parfois bien marqué dans l'Amérique profonde. Cette fois, il troque la moustache pour le string et la démarche chaloupée d'un présentateur gay autrichien fashionista jusqu'au bout des ongles.

 

Brüno, c'est le nom de son personnage, écume les Fashion weeks du monde entier pour son show télé (fictif, évidemment) jusqu'à ce qu'une gaffe de trop le déclare persona non grata aux yeux du gotha de la mode. Il décide alors de partir pour Los Angeles afin d'y trouver les contacts nécessaires pour devenir « la première célébrité autrichienne gay depuis Schwarzenegger ». Même recette et même principe de ce qui faisait le sel de Borat. L'humoriste a désormais dans sa ligne de mire l'homophobie et le star system hollywoodien. L'effet de surprise est passé, se renouveler paraît difficile mais il faut croire qu'impossible ne veut pas dire Brüno. Petit florilège d'une farce pas si innocente. On passe ici d'une réunion au sommet organisée entre israéliens et palestiniens avec Brüno comme médiateur (!) à ce casting où une mère de famille accepte le plus sérieusement du monde de déguiser son jeune enfant en nazi pour une séance photo ! La liste est longue et il serait criminel de la gâcher. Inévitablement, certains tiqueront, Brüno tape sans surprise largement en dessous de la ceinture. La force de Brüno vient de l'audace de son auteur qui campe ses personnages sans jamais se dérider dans les situations les plus improbables. La société n'en sortira pas grandie, la prise de conscience de ses dérives est, elle, bien réelle.

 

Publié le 22/07/2009 Auteur : Jonathän Blanchet


Mots clés : cinéma