Chappie

Deon, petit génie de l'informatique, créateur de robots policiers qui équipe avec bonheur les forces sud-africaines, finit par mettre au point, à force d'heures supplémentaires et de litres de boissons énergétiques, un programme d'intelligence artificielle. Quand sa patronne lui refuse un test grandeur nature, il décide d'injecter malgré tout le programme dans un robot en passe d'être détruit. Robot aussitôt dérobé par des truands qui rêve d'en faire une machine de guerre pour contrer les robots policiers. Partagé entre l'éducation de ses parents de fortune et les élans de son créateur, Chappie devra faire des choix inédits dans l'univers de la robotique.

Petit prodige de la science-fiction depuis District 9, puissante parabole autant que vraie œuvre de SF, Blomkamp continue d'explorer les errements scientifiques et leurs conséquences. Ici, l'intelligence artificielle, jamais démodée depuis le HAL de 2001, l'odyssée de l'espace sert de toile de fond à un récit qui malheureusement oublie parfois son sujet au profit de tentations formelles d'autant plus gratuites qu'elles ne servent pas toujours un scénario malgré tout relativement léger. Loin d'oser des questionnements sociétaux ou scientifiques, Chappie se contente d'une approche émotionnelle quelque peu racoleuse, en deça de ce que Blomkamp a l'habitude de produire. Faiblard côté narration, le film met le paquet côté réalisation : l'être mécanique y gagne une belle réalité tandis que mêlant l'univers des lascars et celui des blockbusters, l'esthétique de l'ensemble brouille les pistes. Côté casting, hormis Hugh Jackman en rival inattendu, Bloomkamp ne laisse aux uns et aux autres guère d'espace d'expression et c'est évidemment dommage.