Au travers de Sacha, c'est une période particulière que raconte le spectacle, celle du glissement entre l'enfance et l'adolescence et derrière elle le monde adulte qui s'annonce. C'est aussi un endroit : le collège, sa cantine, sa salle de sport et ses escaliers. Ses camarades aussi, pas toujours compréhensifs ou sympathiques et la sensation pour Sacha de porter en lui une différence cruciale... comme presque tous les adolescents un jour où l'autre. A coup de moments, de saynètes subtilement mis en scène qui évitent la présence directe et frontale de Sacha, Olivier Brabant et Simon Dusart multiplient les personnages en même temps que le texte de Karin Serres dessine Sacha au travers du regard de ceux qui le côtoient. Un meilleur ami, un père, un bourreau des cours tracent ainsi le portrait d'un garçon singulier qui prend vie sur un plateau en forme de vestiaire à tiroirs. L'un ouvre sur la maison, un autre sur une chambre : la scénographie maligne doublé du montage intelligent défendu par Pauline Vanlancker donne à ces tranches de vie un souffle réaliste que les mots de Karin Serres complètent parfaitement.
Tranche de vie d'une période compliquée, regard sur la construction d'une identité, chronique profonde mais légère des interrogations adolescentes, Sacha sang & or est tout cela à la fois. De quoi parler aux ados, les yeux dans les yeux.