Le toulousain Guillaume Pelloux est une sorte de super-héros : archiviste consciencieux le jour, il se transforme en artiste fantasque quand vient la nuit.

Passionné par l'histoire des têtes couronnées européennes et l'imagerie de mode, il n'aime rien tant qu'embellir ces V.I.P. en constituant des portraits-patchworks, où mille et un détails viennent exacerber des personnalités trop souvent lissées au nom de l'impitoyable étiquette. Partant de photographies ou de peintures d'icônes féminines, il détourne les attributs de leur rang, et invente des portraits baroques et dramatiques, glamours et romantiques, mélancoliques et précieux.

La frontière entre photos de mode et tableaux académiques est ténue, comme en témoigne La Païva, magnifique et attendrissante représentation de la courtisane et demi-mondaine Esther Lachmann, déjà plus toute jeune, qui semble ployer sous le poids de monceaux d'étoffes et de pierreries. Quelques créations penchent même vers le fantastique, le quasi-surnaturel, comme ce portrait de Grace Jones en princesse guerrière et tribale, le regard interrogeant l'horizon, sous la protection d'un guépard et d'un serpent.

Une exposition fascinante, dont on attend déjà le chapitre 2 avec impatience.