INSTITUTIONS CULTURELLES : DANS LA CUB LES FEMMES S’EN MELENT

Il y a les têtes, ou tout du moins les noms, connu(e)s. Celui de Constance Rubini, qui a succédé début 2013 à Bernadette de Boysson, après son départ à la retraite, à la tête du Musée des Arts Décoratifs et du Design de Bordeaux. Celui de Claire Jacquet, nommée à la direction du FRAC Aquitaine en janvier 2007. Un peu plus loin dans la Cub, on rencontre encore d’autres actrices installées de l’art contemporain : à Pessac, Corine Veyssière pilote avec audace l’artothèque Les Arts au Mur, projet unique dans la région, aux choix pointus et aux initiatives remarquées. Prêts aux particuliers et aux entreprises, mais aussi médiation auprès de tous les publics : scolaires, pensionnaires des EHPAD, des hôpitaux ou des prisons, résidences et paris osés sur des artistes dont l’artothèque acquiert les œuvres…Preuve s’il en faut que dans la Cub, les femmes impulsent une dynamique franche et n’ont pas peur de défricher…Féminité rime avec créativité, subtilité mais aussi pugnacité…

Et les nouvelles arrivées confirment la tendance. Succédant à une véritable figure tutélaire bordelaise, la metteuse en scène Catherine Marnas, prend la suite de Dominique Pitoiset à la tête du TnBA. Aux commandes d’une institution en perte de vitesse, délaissée par son capitaine historique, la marseillaise devra maintenir le cap. Sacré défi, d’ores et déjà relevé…Avec succès ? Pour répondre à cette question, il faudra au moins attendre le bilan de 2013/2014 première saison théâtrale menée par Mme Marnas. Autre institution, autre passage de relais. Rue Ferrère, on accueille cette année la colombienne María Inés Rodríguez Fernández à la tête du CAPC ou elle succède à la jeune Charlotte Laubard, qui prend son envol après 7 ans d’activité. Dotée d’un CV flamboyant, autrefois commissaire indépendante pour de grandes institutions françaises (Jeu de Paume de Paris) mais aussi cosmopolite en diable, vivant entre Mexico (ou elle a piloté en tant que commissaire en chef le MUAC), et Berlin, cette à peine quarantenaire née en 1968 promet une révolution. Elle arrive en effet avec une ambition affirmée : celle de (re)faire du CAPC une institution culturelle d’envergure internationale, comme à la grande époque du festival Sigma. En bonus, une particularité non négligeable de Maria Inès : elle est férue de design et d’architecture. Quoi de mieux quand on est amenée à cohabiter dans l’Entrepôt Lainé avec le centre d’architecture Arc en Rêve ? A la tête de l’Ecole des Beaux-Arts depuis 22 ans, Guadalupe Echevarria était un repère incontournable du milieu culturel bordelais. Elle vient de quitter la ville pour retourner à ses amours basques et travailler avec la ville de Saint-Sébastien sur le projet Capitale européenne de la culture 2017.

Difficile de succéder à une telle figure tutélaire, pourrait-on penser. Voilà pourtant qui n’effraie pas Sonia Criton, nominée pour le poste il y a quelques semaines. Historienne de l’Art, elle était depuis 2011 Directrice générale de l’École supérieure d’art et de design de Valenciennes, et ne peut donc cacher son intérêt affirmé pour l’architecture et le design…