L’opéra de Lille boucle en ce moment avec le Journal d’un disparu sa trilogie Janáček commencé en 2013 avec Jenufa et poursuivie avec La Petite renarde rusée en 2014. « La musique de Janáček condense toute la vie, avec son enfer et son paradis » nous dit Milan Kundera, son compatriote. Créé à Brno en 1931 le Journal d’un disparu est une œuvre hybride qui se rapproche plus d’un cycle de mélodies ou d’une cantate que d’un opéra. Ecrit pour ténor, alto, trois voix de femmes et piano, ce mini opéra rejoint le goût de Janáček pour les musiques populaires, les dialectes régionaux, les amours impossibles et la transgression sociale. C’est le pianiste Alain Planès, grand connaisseur de l’œuvre de Janáček qui en a réalisé l’adaptation musicale et le chorégraphe-plasticien Christian Rizzo qui a assuré la mise en scène dont il dit lui-même : ….Je parlerais plus volontiers de mise en espace. Il faut donner un espace pour que cette parole, cette musique nous arrivent. Il faut être à la fois très modeste et, dans cette modestie, déposer un cadre esthétique, c’est-à-dire une forme très arrêtée, pour que justement, on ne se préoccupe plus de cette forme-là, on écoute.