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La fin des Transphoto ?

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L'histoire commence en 2001, celle d'un groupe de passionnés  porteurs d'une projet fort et qui fait sens. Sept ans et autant d'éditions plus tard, la réussite publique et artistique de l'évènement est incontestable mais plus que jamais fragilisée.

Olivier Spillebout est très inquiet. Depuis qu'il porte le projet des Transphotographiques à bras-le-corps, jamais la situation n'a été aussi grave. « Dès le départ du projet, il y avait, dans le sillage du festival l'idée d'installer un lieu permanent à Lille autour de la photographie ». L'idée est devenue réalité en 2008 dans le quartier de Fives mais aujourd'hui, la Maison de la Photographie qui accueillait un programme régulier d'expositions gratuites est contrainte de fermer ses portes faute de financements suffisants. « Dans les faits, notre subvention, ne diminue pas, mais elle n'augmente pas non plus et, comme nous sommes contraints de faire face à des charges nouvelles tous les ans, la structure rencontre des difficultés croissantes ». Outre la Direction Régionale des Affaires Culturelles et le Conseil Général qui interrompent leurs subventions, le directeur met surtout en cause la mairie de Lille accusée, selon lui, de ne pas soutenir une initiative pas directement inscrite dans Lille3000. Et ce, alors même que la Maison de la Photographie participe largement à l'enrichissement de la vie culturelle du quartier de Fives et que le festival des Transphotographiques bénéficie d'une renommé grandissante antérieure même à Lille 2004 et ses succédanés.

Du côté de la mairie de Lille, Catherine Cullen, adjointe au maire chargée de la culture, évoque une subvention en hausse, « nous sommes passés de 150 000 à 200 000 euros en 2007 » et rappelle que la ville ne s'est jamais engagée autour de la Maison de la Photographie tout en soulignant qu'il n'appartient pas non plus à la ville de venir au secours de toutes les structures qui bénéficie de son soutien. « En réduisant la voilure pendant un an, nombre d'équipes surmontent leurs difficultés, les Transphotographiques peuvent peut-être s'inspirer de cette démarche (...) La ville n'a en tout cas pas à rougir du soutien qu'elle prête à l'évènement » ajoute l'adjointe.

Olivier Spillebout regrette pour sa part que « tout projet qui n'est pas initié par la mairie n'a que peu de chances de pouvoir bénéficier des subsides publics, d'autant que ce sont les mêmes qui décident à la ville de Lille et à Lille Métropole Communauté Urbaine (...) Cette volonté d'assèchement des initiatives originales au profit de projets propres ne peut-être que nuisible aussi bien pour le public, que pour les acteurs culturels » avant d'ajouter « Je n'abandonne pas le combat pour autant, d'autres élus accepteront peut-être de m'écouter et je pense que le public qui nous a soutenu toutes ces années mérite bien que nous défendions notre démarche ». À suivre, rendez-vous en 2009 pour un festival dont on espère qu'il ne soit pas le dernier.

Publié le 28/10/2008 Auteur : Guillaume B.

Maison Régionale de la Photographie
18, rue de Frémy à Lille
www.transphotographiques.com


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