"Le rendez-vous des artistes"

En rejoignant Mérignac par la rocade, vous êtes forcément passé devant. En vain, le lieu se veut quelque peu discret, donc pas prévenu, pas forcément vu. Son proprio, Daniel (Fitoussi), vient de Paris, capitale des cafés-théâtres. À peine arrivé, un constat et une question : « tout le monde se fout du développement local, alors qu'est-ce que je peux faire avec les moyens dont je dispose » (le fameux local). Une asso (Aldes) et un plan : la promotion des artistes locaux. Pourquoi ? Pourquoi pas ! C'est aussi que le spectacle vivant « n'a plus tellement court actuellement, mais c'est quelque chose qui va revenir dans les prochaines années, surtout localement ».
Encore faut-il rassembler ses troupes : des artistes du Grand Sud-Ouest, pour certains « de passage » (Denis Gauguin, Gilles Llerena...), mais surtout des jeunes artistes du coin, Stéphanie, Fabrice, Karine, Éric... Flic, dessinateur béton, graphiste ou commercial, tous montent sur scène en parallèle, « pour exprimer un aspect culturel de leur vie », avec en arrière-pensée, une certaine ambition.

C'est qu'ici, « pas besoin d'amener son DVD, tout le monde a sa place ». Exemple avec Landry : tombé sur l'asso via le net, il participe au plateau d'humour du samedi (plusieurs artistes en stand up), « au début pour s'amuser ». Ensuite pour tester, affiner des sketches de plus en plus nombreux. En décembre, il présentera son premier spectacle Landry en VO.
Autre profil, même parcours. Julien (Marot) fait lui dans la chanson humoristique : de la scène collective et puis l'idée de lier ses compositions pour un spectacle perso. Avec l'arrivée de sa « jeune amie », l'ensemble se transforme en « comédie musicale intime » mêlant sur scène théâtre et instrus. L'histoire d'un chanteur « qui se veut à succès » en quête d'une chanteuse, recherche donnant lieu à quelques quiproquos et autres échanges sur des sujets existentiels comme la masturbation.
Au final un « concert câlin » parfaitement adapté à une interactivité obligée avec le public et à l'intimité des lieux (35 personnes maxi). Peut-être même trop : « si tout Mérignac connaissait l'atelier, on serait plein tous les soirs ! »