conférences

Les Rétros : Conf

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Tous les ans, c'est la même litanie : les fêtes de fin d'année, c'est le moment de jeter un oeil dans le rétro, se remmémorer les évènements marquants de l'année qui se termine... alors sans prétentions rasoir ni exhaustives, petite sélection perso de la cuvée 2009.

Ok, elles n'ont pas vraiment bonne réputation : les conférences qui disent, c'est bon pour les personnes d'un certain âge et les étudiants en mal de matières pour leurs travaux de recherche. D'accord, en partie. Car au-délà de l'intérêt (très subjectif) que l'on peut accorder aux différents sujets, on peut assurément y rencontrer des personnages, auteurs anticonformistes ou au contraire ridiculement conformistes, comme y voir et entendre des anecdotes parfois drôles et (évidemment) croustillantes.
Prenez le vin, sujet bordelais original par excellence. Eh bien c'est un écrivain anglais passionné (et démonstratif), Oz Clarke, qui en parle le mieux : sevré du précieux breuvage dans sa jeunesse, il découvre le vin à travers la vie étudiante bordelaise, « et des pichets, et des pichets, et des pichets »... Depuis, il ne décroche plus, goûtant à une certaine évolution (« le Bordeaux de ma jeunesse a changé »), et donc le besoin d'écrire son Guide des vins de Bordeaux, « mes idées sur leurs forces et faiblesses », entre textures et saveurs. Autre exemple, les grandes figures de la culture bordelaise : Mauriac, on le prend plutôt en intime et ambigüe, autrement dit « les facettes occultées de sa vie », le chrétien conservateur « constamment contre l'Eglise » ou le fiancé « qui passait des nuits avec Cocteau ou Maurice Rostand ». Montaigne, on l'aborde par l'estomac et sa réputation de bon mangeur, façon « cuisine de Moyen-Âge » (viandes, sauces...), avec comme tarif un Frontignan par repas... d'où « une culture du corps prépondérante dans son oeuvre ».

COLLECTOR

Les conférences, c'est parfois long, d'accord, mais ce sont aussi des épisodes parfois à la limite du surréaliste. Ainsi, on a parlé philosophie grecque à l'Espace Philo (si on m'avait dit...), rien à voir avec les cafés-philo « qui servent à boire de la bière », mais un peu d'Histoire de la discipline et des débats animés par un ancien directeur général d'entreprise, éveillé à la pensée universelle suite à un grave accident de la route... on a aimé également, et malgré la polémique, écouter les Pélicans Noirs bordelais (représentés par le « consul général de Syldavie ») parler des aventures de Tintin, pour les 80 ans du célèbre reporter, et développer leur théorie de l'amitié : selon ces spécialistes, après une introduction sous forme de voyages, l'oeuvre d'Hergé serait basée sur l'amitié (et le tryptique Tchang-Haddock-Tournesol), avec en apogée le Tintin au Tibet pour sauver son jeune ami chinois rencontré dans Le Lotus bleu.
Enfin, magnifique Alain Juppé, en guest à Mollat pour son Je ne mangerai plus de cerises en hiver : salle archi-pleine, discours préparé, pour un retour sur ses quinze dernières années, depuis la grande vie politique (« le meilleur d'entre tous » en 1995), l'humiliation et « l'épreuve douloureuse des procès », la vie de famille tranquille dans son exil québecois, jusqu'au retour triomphal à Bordeaux et ses deux réélections. Présentation achevée par un questions-réponses très bordelais : « Mr le Maire, je trouve votre livre fooormidable »... Comme quoi, les conférences sont parfois sources de débat.

Publié le 06/01/2010 Auteur : WDN

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Mots clés : conférence