« Souvenez-vous que vous aussi, un jour, vous avez eu cinq ans ! ». A quelques minutes du début de la projection, Luc Besson présente Arthur et la vengeance de Maltazard, son dernier film. Deuxième volet d'une trilogie, il suit Arthur et les Minimoys, film d’animation qu’il avait scénarisé et réalisé en 2006… après avoir écrit le livre qui servirait de base au scénario. A l'époque, Harry Potter était passé par là mais l'intéressé se défend d’avoir écrit pour adapter… plutôt pour faire patienter le public pendant le long process de création. La fable reprend où elle s’était arrêtée lors du premier volet. Arthur, revenu du monde des Minimoys où il était tombé éperdument amoureux de la princesse Sélénia, attend patiemment le jour où il pourra la retrouver. Mais à quelques heures du départ tant espéré, il apprend que sa belle court un grave un grave danger.

 

Techniquement, le réalisateur du Grand bleu n'est pas loin de damer le pion aux Pixar et autres Dreamworks qu’il cite avec fierté. « On se bat avec des champions du monde. C’est stimulant d’avoir de bons adversaires » relève Besson, homme de défis qui s’apprête à ouvrir ses propres studios en Seine Saint Denis et a découvert avec Arthur, l’animation en images de synthèses. La mise en scène sur fond vert, il connaît depuis Le cinquième élément. « Cela m’a pris dix ans d’adaptation » avoue t-il. « Aujourd’hui, c’est comme un joueur d’échecs qui visualise le jeu et anticipe. Je vois l’échiquier ». A l’écran, le héros se démène dans une poursuite effrénée à dos de coccinelle dans les rues bondées d’une mégalopole. Les séquences, aussi belles soient elles manquent de liant, de rythme et il faudra attendre le dernier tiers du film pour voir l’intrigue prendre son envol… et se voir stoppée en plein élan pour les besoins du dernier film, Arthur et la guerre des deux mondes. Besson navigue entre deux univers : celui de la création et de la production. Il refuse de rentrer dans des cases, choisit ses mots. Constate juste qu’il a « bizarrement plus de temps dans le travail aujourd’hui pour travailler sur la partie créative » que lorsqu' il faisait Léon. Le business ? « Ce n’est pas ma formation, je ne m’en occupe jamais ». Pourtant, la fin abrupte, risque d' échauffer les jeunes esprits qui devraient compter les jours avant le baroud d'honneur qui opposera Arthur au méchant Maltazard. Et ça, Luc Besson l’a bien compris.

 

Arthur et la vengeance de Maltazard. Film français de Luc Besson. Durée : 1h34.