Non, Novart n'est pas mort, rassurons la famille. Désormais, le bien connu festival contemporain laisse la place, un an sur deux, à un petit nouveau, et un caractère bien à lui : du contemporain toujours, mais disons plus populaire, dans le sens « l'art contemporain est un art de tous les jours », à travers le cinéma, les arts plastiques ou la musique. Surtout, Evento attribue une carte blanche à un artiste livrant sa propre lecture de la ville, « fraicheur et naïveté du point de vue » en prime.
Chez Didier Faustino, Bordeaux, ce sont les quais, les Quinconces, « ce vide énorme laissée par cette place qui, ensuite, se remplit » de Foire aux plaisirs, le monde des forains... une vision « très subjective » apparentée à l'urbain, à l'intime d'une ville, « ce que chacun s'en représente », comme fondements de son Evento.
Mais qui es-tu Evento ?
On nous l'annonce comme l'évènement culture de la rentrée. Pourtant à quelques jours de son intronisation, on a encore du mal à le cerner vraiment. Evento, "le rendez-vous artistique et urbain de Bordeaux", mais encore ? Plus, beaucoup plus avec Didier Faustino, chargé de prog' de ce premier numéro.
Vous l'aurez remarqué, le petit nouveau y est allé de sa passerelle et a déjà investi le Centre, Quinconces et quai Louis XVIII... et le petit nouveau va avoir de la visite : le Collectif Berlin, sur les quais avec Moscou, « piochant dans des histoires liées aux urbanités, autour de l'exploration de l'urbain », le cinéaste Amos Gitaï un peu plus au nord (Base sous-marine), « capable d'aller chercher le fond d'une société » dans une projection particulière de son film House, de la musique aussi, Sonorités urbaines ou Musiques du monde. Des oeuvres viendront à vous, dans les espaces publics, et puis ce sera à vous de venir au Grand-Théâtre, agité par l'Angola et sa capitale Luanda, jeune, dynamique et métissée, à la fois « exemplaire en termes d'urbanité » et loin des schémas habituels de l'ancienne colonie française, entre développement et expansion accélérées.
Et la touche bordelaise ? De la photographie, des projections, avec Nicolas Milhé, le Collectif Polar, et pour ceux qui auraient voulu davantage : « je revendique la subjectivité de mon choix ». Exemple, la fameuse passerelle signée Tadashi Kawamata, qui « transcende l'impulsion à ce lien quais-Quinconces ». D'ailleurs faut-il vraiment se justifier alors même qu'Evento requiert « le regard que portent des artistes extérieurs sur la ville » ? Au-delà des polémiques et d'une soi-disant récupération du projet 2013, Bordeaux va se bouger pour 10 jours de propositions artistiques originales et c'est déjà beaucoup.
Publié le 29/09/2009
Evento, du 9 au 18 octobre à Bordeaux (entrée libre). www.evento2009.org. Programme complet dans l'agenda.