Sortir : Après la réussite du premier rendez-vous, était-il plus compliqué de se lancer dans une deuxième édition ?

Stanka Pavlova : C'est sûr que pour la première édition, l'enthousiasme fait qu'on ne se rend pas toujours compte des enjeux. Là avec le recul et après la réussite de l'an dernier, on est un peu attendu au tournant et même si nos partenaires nous soutiennent bien, les budgets diminuent un peu. Mais nous restons très motivés et emballés par le festival qui nous tient beaucoup à coeur.

Sortir : La marionnette a encore souvent une image traditionnelle et quelque peu vieillotte. Comment se passe le contact avec le public ?

S. Pavlova : L'une des idées derrière le festival, c'est de démontrer la richesse et la variété du monde de la marionnette qui n'est pas du tout un art tourné exclusivement vers les enfants mais qui par l'abondance des formes et des styles qu'il aborde est véritablement intergénérationnel. D'abord parce que les parents emmènent souvent leurs enfants aux spectacles et ensuite parce que chacun pourra y trouver un niveau de lecture différent. On ne se sent pas investi d'une mission pédagogique pour autant mais si le festival peut permettre de faire découvrir toute la variété de la marionnette contemporaine, ce serait formidable. La force de la marionnette, c'est aussi de pourvoir jouer de son ambiguïté : toujours entre ombre et lumière, entre inerte et vivant. Et puis surtout on ne veut pas s'enfermer dans une définition de la marionnette, on souhaite plutôt faire que la discipline reste ouverte et vivante quelles que soient les formes qu'elle emprunte.

web marionnette 2.jpgSortir : Et le travail sur un territoire ? Comment cela se passe-t-il ?

S. Pavlova : Nous avons eu de la chance d'être très bien accueillis et soutenus par les institutions et les municipalités du coup c'est une vraie rencontre qui se produit entre une démarche, des artistes et des lieux. Certains lieux moins équipés sont transformés pour accueillir les spectacles et, pour les plus lourds techniquement, on se rabat sur des structures plus solides et on collabore avec des partenaires variés (Le Phénix l'année dernière, le Musée des Beaux-Arts de Valenciennes cette année). Quant à l'étendue géographique, cela nous permet à la fois d'aller à la rencontre d'une population différente de celle qui fréquente habituellement les salles de spectacles et amène le public à circuler entre les lieux du festival, ce qu'il a fait facilement l'année dernière.