Seule sur scène, l'actrice évolue dans un décor des plus simples, quasiment pas d'accessoires, rien pour distraire du texte, de ce long monologue empreint d'autant de réalisme que de folie. En préparant un repas pour ses « poussins », Zoé se lâche et ouvre les vannes. Des vannes trop longtemps fermées et peu à peu, derrière le portrait se dessine un drame que dévoile progressivement un texte malin qui dessine aussi bien un caractère singulier qu'une histoire forte, biberonnée aux réalités sociales d'aujourd'hui. Sur scène Annick Gernez endosse les vêtements de cette Zoé avec une belle énergie, défendant bec et ongles l'humanité entamée, singulière et vacillante d'une mère qui a tout sacrifié aux autres... En cela, le choix du spectacle pour ouvrir la saison de la Verrière est aussi significatif. Engagé, social, contemporain, ouvert au monde, adressé aux tripes comme à l'intellect, voilà un théâtre qui fait du bien.