théâtre

Nerfs, le monde en question

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Dominique Sarrazin a les nerfs. Enfin, il les a depuis longtemps, mais là, il brûlait d'envie de partager son énervement. La raison de tout cela : le néo-libéralisme et ses conséquences, qui ont envahi tous les recoins de la vie moderne. Armé de ses nombreuses lectures et de son regard acéré d'homme de théâtre et de l'envie de faire partager sa démarche, avec l'aide de huit comédiens et de peu d'artifices, il propose Nerfs : voyage et réflexions autour du néo-libéralisme.

Des années qu'il lit, se documente, échange et discute sur le sujet. Une bibliographie longue comme le bras bien ancrée dans la tête, de riches débats avec des auteurs divers et un regard affûté sur son époque et les gens de tous âges qu'il croise : Dominique Sarrazin, après quelques semaines d'écriture intense et un mois de répétitions, termine enfin la mise au point de son spectacle. « Huit comédiens sur scène et presque rien d'autre. Parce que la parole prime et parce que donner la priorité aux salaires sur les moyens annexes me paraissait important. » explique l'auteur-metteur en scène. Les saynètes s'enchaînent au rythme d'une partition connu du seul metteur en scène, les comédiens jouant ensemble ou l'un après l'autre pour une heure trente de propos éclairés sur ce qui peut hérisser ou mettre les nerfs en pelote.

Loin de l'idée de signer un brulot contestataire ou une caricature de l'univers de l'entreprise, Dominique Sarrazin espère plutôt inviter à une rectification nécessaire des travers qui ont envahi nos vies. « Oui c'est un spectacle qui ouvre sur la politique au sens noble du terme, un appel à une façon de vivre ensemble qui soit meilleure ». L'exigence de qualité que demande le sujet, l'auteur en scène l'assume parfaitement, pour autant, Nerfs n'est ni une thèse ni une conférence. « Surtout, je nai aucun intention de dire ce qu'il faut faire ou pas, ce n'est pas du tout mon rôle » rappelle Dominique Sarrazin. Mêlée à un travail théâtral aussi fin qu'essentiel, réhaussée d'une légèreté toujours présente (que ce soit par le biais de l'absurde ou d'un nonsense très anglais) et d'une touche de poésie, sa création entend bien agiter les esprits jeunes ou moins jeunes. Une résolution d'autant plus salutaire qu'elle s'accompagne d'un jolie morale : « Ne pas démissionner – jamais – même « à bouts de nerfs » ».

Publié le 07/12/2010 Auteur : Guillaume B.

Nerfs

Du 8 décembre 2010 au 9 janvier 2011

Théâtre de la Verrière

28, rue Alphonse Mercier à Lille

www.verriere.org

tél.03.20.54.96.75

Tarif : 14/10/7/5 €


Mots clés : théâtre