cactus.jpgIl faut laisser les cactus dans le placard (JC Lattès, 19€), un conseil que la famille Steinitz va devoir ignorer. Le patriarche est mort, l'héritage se profile, et avec lui, la découverte de nombreux secrets. Ses trois filles s'interrogent sur leur filiation, les rapports, pas toujours facile, entretenus avec cet homme distant, froid, réservé... qui s'avère être aussi le père d'un garçon dont elles ignoraient toutes trois l'existence ! Trois soeurs, trois caractères bien différents, trois coins de France : la classique Anne mène une vie bien réglée dans la capitale, mari pianiste, deux filles modèles, une librairie ancienne qu'elle gère avec sérieux et sens des responsabilités, comme sa famille. La dilettante Anne, sculpteur pas vraiment reconnue, amourachée d'un pêcheur du port breton qu'elle habite, l'héritage va d'ailleurs lui permettre de racheter sa petite bicoque dont elle était menacée d'expulsion, pas toujours facile de joindre les deux bouts, mais l'important, c'est de profiter de la vie pour cette artiste. Fragile, la plus jeune, Lise, qui vit au bord de la Méditerranée, est au bord du gouffre, prête à basculer, cherchant un échappatoire à cette vie qui ne lui plaît plus, grande solitude. Face à la mort de leur père, les bouleversements en train de se produire, l'histoire familiale bouleversées, c'est leurs façons d'être qu'elles vont finalement interroger, leurs vie qu'elles vont repenser. temps du bilan. Françoise Kerymer propose un roman polyphonique, chaque soeur s'exprime tout à tour, quelques échanges épistolaires également, une écriture simple (peut-être parfois un peu trop), pour une histoire de filiation, de recherche de soi, pleine de rebondissements !


meme pas mort.jpgAvec Même pas mort (Anne Carrière, 17€), François d'Epenoux livre un récit autobiographique, finalement assez universel. Il raconte la semaine entourant la mort de son père. En commençant par l'attente lorsque que son père est hospitalisé dans un état grave, les coups de fil emplis de non-dits, le déni, l'inquiétude qui grandit. Jusqu'au choc : son papa, si fort, si insouciant, ce roc, cet humoriste de la vie, est mort. François d'Epenoux raconte cette semaine mouvementée qui l'amène à réaliser, un peu, qu'il a « perdu » son père (comme s'il s'était caché quelque part !), que son père est mort et qu'il va falloir l'enterrer Toute la famille, unie, soudée, et n'hésitant pas à plaisanter pour dédramatiser, s'entasse dans une voiture, direction le Sud. L'histoire peut sonner triste, elle l'est, bien sûr, mais aussi pleine de tendresse, d'humour, d'esprit autour de ces choses surréalistes que l'on fait ou dit lors de ces terribles moments. Un moment bouleversant, la famille se serre les coudes, des souvenirs resurgissent, en même temps qu'une valse de questions, très terre à terre, ou complètement incongrues : quel menu pour le buffet de l'enterrement ? Qui faut-il convier ? Avez-vous envoyé les faire-part ? Comment ne pas rire aux messages de condoléances parfois idiots ? Parce que gérer l'intendance du quotidien permet, parfois, de pouvoir continuer à vivre, tout simplement, devant l'incongruité, l'impossibilité, le refus d'événements qui nous touchent au plus profond.


STUPÉFIANT !

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Jasper Dean a toujours été dérouté par son père, éprouvant des sentiments contraires à son égard, hésitant entre l'aduler et le tuer ! Enfin, aujourd'hui, de toute façon, il est mort. il va pouvoir à loisir disserté sur ce génie ignoré. Des petits paragraphes entremêlent saga familiale, pas banale, surprennent, déroutent sans cesse le lecteur, l'immergent totalement dans différents univers, changent de points de vue. Un livre-culte de Steve Toltz, un pavé férocement drôle, philosophique et vertigineux, cinglant et hilarant, qui nous rappelle que nous ne sommes finalement qu'Une partie du tout (10/18, 9,40€).