Sortir : Le Grand Bain est un temps fort important de la saison du Gymnase. L'idée était-elle de rassembler au maximum les esthétiques de la danse en un seul festival ?

Céline Bréant : Dès le départ, quand je suis arrivée au Gymnase, j'ai eu envie de proposer un rendez-vous qui permette d'embrasser tout le spectre de la danse contemporaine. D'en affirmer la diversité, la multiplicité et les esthétiques diverses. Deux beaux festivals existent déjà (NDLR : Vivat la danse ! à Armentières et Les Latitudes Contemporaines à Lille), nous n'avons pas cherché à créer de quelconque concurrence mais plutôt une complémentarité. En outre, donner à voir la variété de la danse fait partie des missions du Centre de Développement Chorégraphique.

Sortir : Les propositions sont nombreuses et les formats très différents, y avait-il une volonté d'être le plus complet possible ?

C. Bréant : Cette première édition regroupe en effet des formes qui vont du solo aux formes plus grandes. Les spectacles alternent en effet entre des propositions pédagogiques et des formes participatives, comme c'est par exemple le cas sur l'atelier mis en place autour de la célèbre chorégraphie Waterproof de Daniel Larrieu. Le Grand Bain est aussi l'occasion de montrer que la danse d'aujourd'hui n'est pas froide monolithique et fermée, mais extrêmement diverse. Nous mettons également en place des Apéros et des brunchs bavards animés par Philippe Guisgand pour discuter avec le public et créer de l'échange avec les spectateurs, et entre eux.

Sortir : Le Grand Bain accueille également des représentations dédiées aux plate-formes de soutien auxquelles participe le Gymnase. Et Olivier Dubois, nouveau directeur du Centre Chorégraphique national est aussi présent visa son solo Pour tout l'or du monde...

C. Bréant : Les Repérages sont en ce moment en pleine redéfinition et si le soutien continue, les artistes présentés et l'accompagnement que le réseau leur fourni va évoluer. Mais ils représentent une partie du travail du Gymnase et à ce titres, avaient tout à fait leur place dans la programmation. Quant à Olivier Dubois, sa présence est autant un clin d'oeil à notre voisin du Centre Chorégraphique National qu'une véritable proposition tant son solo a marqué depuis 2006. Mais il y a aussi Heddy Maalem, Bataille de Pierre Rigal, Hassan Razak ou Pierre Cartonnet, le Vorspiel d'Emmanuel Eggermont et d'autres encore.

Sortir : Est-il facile de recréer le lien avec le public maintenant qu'en dehors de ses temps forts le Gymnase n'a plus de programmation annuelle ?

C. Bréant : Il y a toujours des curieux et des fidèles qui nous suivent mais Le Grand Bain est un rendez-vous tout neuf et il faudra travailler à recréer des habitudes et à installer le festival dans le paysage. Mais il s'est créée une belle synergie avec nos nombreux partenaires et je crois que l'évènement trouvera naturellement sa place à Roubaix et dans la métropole.