A la manière d’un écrivain de plateau, Eric Durand écrit ses textes, conçoit le spectacle, assure la mise en scène et joue parfois sur scène donne dans Sommeil la réplique à Géraldine Chatelain. Peu de mots, mais quand il faut, beaucoup de gestes dansés, de mouvements du corps qui sont là quand la parole fait défaut. Un tapis de danse noir et un parapluie rouge… Le décor est planté, rien que Léa et Tim qui sont dans une salle de bain et la lumière qui dialogue avec eux. Le bruit aussi, celui de ces portes qui n’en finissent pas de claquer à la manière d’un leitmotiv et que Tim du haut de ses 7 ans, voudraient bien oublier. Avec son ours en peluche à poils courts Alfred William III, Tim essaye de construire un monde imaginaire dans lequel il sera fort puisqu’il aura aussi une sœur. Sommeil, c’est un lent monologue à deux sur l’enfance meurtrie et la violence conjugale, du théâtre dansé sur le mode de la confidence chuchotée. Et même si Sommeil n’a rien d’un conte de fée, il peut être vu à partir de la 5ème. Si vous êtes déjà en 4 ème, pas de problème, même les adultes apprécieront.