Tempal Temple, _Unk, Bärlin

La proposition ne manque pas de piquant : investir le très beau musée de l’Hospice Comtesse pour faire battre le cœur du vieux Lille au son de groupes aux répertoires surprenants. A la manœuvre et au compte à rebours musical on retrouve le collectif « Six heures avant minuit ». Au programme trois groupes, dont le dénominateur commun serait de bousculer les lignes et les frontières esthétiques.
Tempal Temple est une offrande syncrétique aux dieux et démons du jazz, du groove et du rock. Si les musiciens du Temple n’hésitent pas à se grimer, leur carnaval fiévreux garde toujours en tête que les esprits du prog les ont à l’oreille.
Bärlin est un trio se définissant comme low-rock. Un rock sans guitare mais avec basse, clarinette, batterie et chant. Une bizarrerie qui pourra rappeler le groupe Morphine aux anciens, doublée d’une théâtralité assumée. Ici aussi on sent des accointances pour le rock progressif, mais dans ses ramifications les plus rêches, versant King Crimson si vous avez encore besoin d’une boussole.
_Unk met la tête au carré au jazz. Dos au mur, le jazz retrouve adrénaline et glandes sudoripares pour siffler le rock et le groove à la rescousse. _Unk peut faire le malin tant ses membres arpentent ces différents styles avec expérience et malice. Ces Magnificent de la scène jazz et rock régionale se font plaisir sans oublier de nous inclure, y compris dans leurs fugues les plus expérimentales. Une maitrise musicale qui a le don de libérer les phrasés. Jamais bavard ni avare, la générosité non démonstrative de _Unk a déjà été saluée par France Musique et Jazz Magazine. Du jazz mutant, vénère et sensible : _Unkroyable _Unk.