Un archipel d’expériences…

Régis Durand qui en est le commissaire cette année, joue à la fois avec la notion d’expérience de l’art mais aussi avec celle d’archipel, chère à Hermann Melville. Plongée dans une mystérieuse obscurité, la grande nef du Fresnoy présente des îlots de lumière qui interpellent le visiteur et lui signifient que son errance sera ponctuée d’escales et qu’il ne faudra pas compter sur une quelconque logique ni d’itinéraire, ni de sens pour naviguer dans cet univers parfois déroutant. Un seul mot d’ordre, se laisser guider par son intuition, ses sensations, déambuler dans les installations au gré de l’inspiration du moment, et se laisser happer par un je-ne-sais-quoi qui fera que l’on s’arrêtera là plutôt qu’ailleurs, avec l’envie de partager ce bout d’expérience l’espace d’un instant, ou plus longtemps…

Dans cette grande école de l’image et du son unique au monde qu’est le Fresnoy, des étudiants venus du monde entier (45 pays), bénéficient d’études gratuites et se frottent à la production d’œuvres grandeur nature. Le budget de l’école n’ayant pas augmenté depuis sa création il y a 15 ans, Le Fresnoy, à l’étroit dans ses locaux comme dans son budget, voudrait bien voir celui-ci augmenter de 5%, histoire de se maintenir à flot et de continuer tous les projets en cours. Panorama 11 comme les années précédentes, présente des installations (plus d’interactivité dans le cru 2009) et des films que l’on peut voir dans une véritable petite salle de cinéma au cœur de la grande nef. Au cours de votre visite, ne ratez pas De Choi, Lorena Zilleruelo, Claire Glorieux, Viola Groenhart, Marina Meliande, Enrique Ramirez, Clorinde Durand, Teresa Sofia Czepiec, Pierre-Edouard Dumora, Tessa Joosse, Atsunobu Kohira, Daria Romà… et tous ceux que vous découvrirez et qui nous disent, à travers le regard sensible et inquiet de l’artiste, quelque chose de l’incompréhensible du monde.