Les professeurs d'école maternelle ne serviraient qu'à changer des couches, comme on a pu l'entendre ? Certainement pas !, affirment l'auteur-poète Alain Smaternelle.jpgerre, et l'illustrateur-caricaturiste (de drôles de dessins aux couleurs primaires et aux traits forcés) Bruno Heitz dans On aime tous la maternelle (Rue du Monde, 16€). Un ouvrage drôle et sérieux, dédramatisant la rentrée et réaffirmant le rôle primordial de ces premières classes, dont nous gardons tous (de bons) souvenirs. Mais si ! Le coin lecture, les spectacles de fin d'année, les moments cuisinés, la gym, en ballerines, et la récré, les tous petits toilettes ! « Pendant mes treize années d'enseignement en maternelle, j'ai pu prendre la mesure du rôle fondamental de cette école dans l'éveil du jeune enfant ; éveil au monde, à la connaissance et aux autres. Surtout dans les milieux défavorisés. Vouloir amputer la maternelle de prérogatives ou de moyens, c'est faire gravement reculer le combat pour l'égalité des chances », revendique Alain Serre. L'objectif de ce livre revendicatif, mais surtout dédramatisant la rentrée : « que parents et enfants brassent leurs souvenirs d'école maternelle, que l'on prenne le contre-pied de « l'école de la sieste » (référence aux propos, très critiqués, du Ministre Darcos-ndlr) pour parler des contenus, des plaisirs, des activités jubilatoires ! Ce ne peut être que bon pour la défense de cette école dont le reste du système scolaire ferait bien de s'inspirer : la proximité avec l'élève par exemple, la conception des apprentissages dans l'action ou l'éveil à la sensibilité artistique... »

kaki.JPGAprès une bonne journée d'école, bien remplie, n'en déplaise au Ministre, on peut dire Bonne nuit petit kaki ! (Didier jeunesse, 17,50€) Une histoire inventée et contée par Cécile Bergame, mise en musique par Timothée Jolly, illustrée par Cécile Hudrisier (son superbe blog), des illustrations splendides, papiers découpés, colorés, créant tout un univers, magique ! La musique aussi crée un microcosme merveilleux, dans lequel Petit Kaki n'arrive pas à dormir, il cherche le sommeil... Aidé par Petite Souris, et ses jolies comptines, dont on retrouve, en fin d'ouvrage, les paroles et les notes, les gestes à faire en les fredonnant. À  lire avant d'aller rejoindre le afondlagomme.jpgmonde des rêves !

Et le matin, on retrouve Nico, A fond la gomme (Rouergue, 12€), débordant d'énergie, s'habillant pour aller à l'école, chaussures à talonnettes, montre bling bling, imaginant défier le monde entier, draguer les jeunes demoiselles, mais oubliant l'essentiel. Et oui, vous aurez reconnu un autre Nico, dont les images envahissent notre quotidien, que l'on soit grand ou petit. Christian Voltz, dont on adore les illustrations bricolées, nous livre un récit piquant et hilarant. Terminons avec la phrase de Sénèque citée en exergue : « Un nain a beau se tenir sur une montagne, il n'en est pas plus grand pour cela ». Et toc !

Bon, les livres illustrés, aussi drôles et revendicatifs soient-ils, ne plaisent pas trop à nos ados. Alors terminons avec une nouvelle collection, imaginée par le Rouergue, entre Zig Zag (à partir de 8 ans) et doAdo (à la limite de la littérature koala.jpgadulte), dacOdac, pour les 9 – 12 ans, histoires courtes et vrais romans. « Ce sont, avant tout, les auteurs qui vont donner sa dynamique à dacOdac. Trois femmes inaugurent la première série », détaille Sylvie Gracia, directrice de la collection. Une collection d'ores et déjà chamarrée, avec une rentrée des classes au Kenya un peu particulière, leplusvieuxdelaclasse.jpgpuisque dans la cours de récré se trouve un élève un peu particulier : Zéfania, un « vieux » comme le surnomme ses camarade de classe. Histoire chaude, profonde, émouvante que Le plus vieux de la classe (Irène Cohen-Janca, 6€). Ou encore, au collège cette fois, l'histoire de Charlotte (Un koala dans la tête, Elise Fontenaille, 5€), qui rêve de l'Australie, après avoir trouvé une énigmatique photo dans le tiroir de son papa, la voilà sur les traces de son passé, et des Aborigènes ! Bonne rentrée à tous, et, comme Charlotte, n'oubliez pas de rêver (et de lire !)