théâtre

After All Springville

After All Springville (2022)
Rien ne tourne tout à fait rond dans le monde de Miet Warlop. Plus d’une dizaine d’années après la création de Springville, voilà qu’elle le revisite de fond en comble.

À moins que ce ne soient les hommes-objets fantasques de son univers low-fi, rappelant l’esthétique de Michel Gondry, qui aient décidés de revenir sur les vestiges de leur ancienne maison. L’artiste-plasticienne belge ne ménage pas ses scénographies dont dégoulinent des rubans de plastique et s’échappent fumées et autres surprises. S’y croisent une table nappée aux gambettes sur talons aiguilles, un carton sur pattes à la trompe-tuyau, un personnage au corps de tableau électrique pétaradant d’étincelles à la moindre contrariété ou encore un joggeur loufoque de trois mètres de haut aux paroles absolument incompréhensibles. Dans ses pièces surréalistes et poétiquement absurdes, le fantôme de Buster Keaton semble prêt à sortir du moindre interstice.

After all Springville forme un rêve éveillé, étrangement familier et merveilleusement incongru. Ce récit explosif repose sur la douce folie cartoonesque de créatures attachantes confrontées à l’obsolescence et à la panne. Mais rien n’est totalement tragique ici, tant l’enchantement visuel permanent de cette communauté bigarrée – qui n’est pas sans rappeler la nôtre – touche à l’irrésistiblement drôle.

 

Publié le 09/11/2022


Mots clés :