TRIO JOUBRAN

Ils sont fils de fils de fils de luthiers et de joueurs de oud, l’un des instruments à cordes les plus anciens. C’est dire si leur pratique est enracinée dans une tradition, celle de la musique arabe, tradition où la musique s’écrit peu, se transmet oralement et laisse une grande part à l’improvisation. Ils ont pourtant su prendre des libertés.

D’abord dans le fait de proposer une musique instrumentale, qui, disent-ils, « n’existe pas dans le monde arabe. Habituellement, c’est plutôt la dictature du chant ! ». Ensuite dans le fait de jouer à trois ouds, une combinaison jusqu’ici inédite.
Le trio s’est constitué autour de Samir, l’aîné de dix ans. Il menait déjà une carrière de musicien comme soliste mais aussi comme accompagnateur de son compatriote palestinien et ami, le poète Mahmoud Darwich. Il s’est adjoint son frère Wissam, puis Adnan, le plus jeune.

Leur première prestation publique a eu lieu en 2005. Ils ont depuis enregistré six albums — The Long March, le plus récent, sorti en 2018 — et surtout ils ont tourné dans le monde entier, développant leur étonnante alchimie musicale. S’ils se sont adjoints d’autres musiciens, notamment des percussions, c’est cette alchimie qui les caractérise le mieux et qui fait de leurs concerts une expérience unique : leur évidente communion inclut presqu’immédiatement le public et l’entraîne dans un étourdissant torrent de virtuosité et d’émotions partagées, tristesse et jubilation mêlées.